Christophe Castaner, le délégué général de La République en marche (LRM) était en visite à Bruxelles, mardi 4 septembre, pour rencontrer des Français de Belgique mais, surtout, pour poursuivre les contacts du parti présidentiel en vue de la préparation des élections européennes de 2019. Il a eu des entrevues avec des responsables européens et une série d’eurodéputés, dont Guy Verhofstadt, le chef du groupe des Libéraux et démocrates (ALDE), bien décidés à s’allier aux futurs députés européens macronistes pour constituer une force prépondérante dans la future assemblée.

Le groupe que formeront les macronistes avec d’autres sera, en tout cas, l’embryon de « l’armée politique européenne » qu’il faudra, selon Pieyre-Alexandre Anglade, député des Français du Benelux, constituer pour endiguer la vague « des nationalismes et des égoïsmes ». Et pour arrêter « la fascination » que des régimes autoritaires semblent exercer sur une partie de l’opinion.

Discussions en cours sur les alliances

Qui seront les alliés de LRM ? Sans doute pas le Parti populaire européen au sein duquel, critique M. Castaner, « certains semblent à l’aise aux côtés de Viktor Orban ». Mais, pour le reste, le délégué général du parti et son « M. Europe » n’ont pas apporté de réponse à la question des possibles alliances. M. Castaner n’aime pas, en tout cas, le système des spitzenkandidaten, leaders désignés par les différentes familles politiques pour briguer la présidence de la Commission. Il y voit « une anomalie démocratique ».

Devant quelques centaines de personnes, des sympathisants et des curieux, les deux responsables ont seulement évoqué « un certain nombre de partis » avec lesquels les discussions se poursuivent et qui devront participer « à la reconstruction et au changement » de l’Europe. Des « engagés », capables d’affronter « les nostalgiques, les forces du repli sur soi et de la peur », dit M. Castaner. Et aussi ceux qui accusent le président et le gouvernement d’être « aux ordres de Bruxelles, simplement parce qu’ils refusent que la France dépense chaque année 30 % de plus que ce qu’elle possède ».

LRM ne « recyclera » pas à Strasbourg des battus des législatives et les candidats ne seront pas choisis par « copinage »

Répondant aux inquiétudes de la salle après ce qu’une intervenante appelait « le mauvais été » du président, le patron de LRM a surtout voulu défendre l’ensemble du bilan gouvernemental. Nicolas Hulot, lui, n’a eu droit qu’à une brève allusion : « Moi, j’aime les petits pas, ils permettent de transformer les choses », a affirmé M. Castaner en réponse aux critiques de l’ancien ministre de la transition écologique qui vient de démissionner. Quant à l’épisode Benalla, il s’agissait peut-être d’une affaire « mal évaluée, mal communiquée, mais pas d’une affaire d’Etat », assure-t-il

A d’autres questions de la salle sur la politique migratoire européenne, M. Castaner a, sans surprise, défendu l’approche présidentielle de « la générosité et la fermeté » et la nécessité de l’approche pour laquelle a opté l’Union : les « hot spots », chargés de trier vrais et faux demandeurs d’asile, le contrôle efficace des frontières, la nécessaire solidarité entre les Etats membres pour la répartition de ceux qui ont droit à l’asile.

Le patron de LRM a, enfin, pris un engagement : le parti ne « recyclera » pas à Strasbourg des battus des législatives et les candidats ne seront pas choisis en fonction de « leurs liens familiaux » ou de « copinage ». Ils devront être capables de formuler des propositions claires et de peser sur les débats. Les partenaires du parti macroniste devront, eux, être surtout capables de mener « des actions concrètes » dans la ligne définie par le président français : « Ne soyons pas faibles, car alors les autres décideront pour nous. »