Onze pays d’Amérique latine, réunis pour la première fois pour parler de la crise des migrants vénézuéliens, ont appelé mardi 4 septembre Caracas à accepter l’aide humanitaire nécessaire pour faire face à cet afflux qui déstabilise les capacités d’accueil de la région.

Les représentants de ces pays réunis pendant deux jours en Equateur « ont lancé un appel pour l’ouverture d’un mécanisme d’assistance humanitaire afin de soulager la crise, en portant une attention immédiate aux citoyens touchés », selon le texte, qui n’a pas été signé par la Bolivie, alliée de Caracas. La République dominicaine, seulement représentée par un conseiller de son ambassade, devait quant à elle signer le texte prochainement.

Treize pays – Argentine, Bolivie, Brésil, Colombie, Costa Rica, Chili, Equateur, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine et Uruguay – participaient depuis lundi à cette réunion inédite, lancée à l’initiative du gouvernement équatorien.

Le Venezuela, invité mais absent

Le Venezuela, de plus en plus isolé sur le continent du fait de la politique du président socialiste Nicolas Maduro et des atteintes aux droits de l’homme dénoncées par son opposition ainsi que par l’Organisation des Etats américains (OEA), était invité, mais n’avait pas répondu présent.

Cette réunion qui s’achève est une « honte », elle n’inspire que « le dégoût » et « l’écœurement », a réagi à Caracas Diosdado Cabello, numéro deux du pouvoir chaviste, lors d’une session de la puissante Assemblée constituante, qu’il préside. « Quelle tristesse, quelle honte » que cet appel dans lequel des pays latino-américains « finissent par demander de l’argent », a-t-il critiqué.

Les pays, dont certains sont touchés par l’exode massif de Vénézuéliens en raison de la grave crise économique qui affecte le pays, ont demandé à Caracas de garantir aux Vénézuéliens qui émigrent la possibilité d’obtenir une carte d’identité ou un passeport.

« Je pense que nous avons envoyé un message important aux millions de Vénézuéliens qui voyagent sur notre continent, a indiqué le représentant du Chili, Raul Sanhueza. Nous leur disons que nous allons reconnaître les documents expirés à des fins migratoires. »

Les participants sont également tombés d’accord pour s’entraider concernant leurs propres ressortissants présents au Venezuela. Ils ont exhorté « le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela à accepter la coopération des gouvernements de la région et des organisations internationales, afin de faire face à la situation de leurs communautés respectives établies au Venezuela ».

Venezuela : la crise migratoire expliquée en chiffres
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