Des participants à la marche organisée par les surivants de la tuerie de Parkland, à Los Angeles, le 24 mars 2018. / SARAH MORRIS / AFP

Sept mois après la fusillade au lycée Stoneman Douglas de Parkland, en Floride, qui a ravivé le débat sur les armes à feux aux Etats-Unis, Levi Strauss & Co, la marque de vêtements américaine spécialisée dans le jean s’engage pour le contrôle des armes aux Etats-Unis.

Dans un texte publié sur le site du magazine Fortune, Chip Bergh, le PDG et président de Levi Strauss, écrit que son entreprise « ne peut pas rester silencieuse lorsqu’il s’agit de questions qui menacent le fondement même des communautés où nous vivons et travaillons ». Il poursuit son explication : « Vous vous demandez peut-être pourquoi une entreprise qui ne fabrique ou ne vend pas d’armes à feu s’immisce dans ce débat, mais pour nous, c’est simple. Les Américains ne devraient pas avoir peur de la violence liée aux armes. C’est une question qui nous concerne tous. »

S’il ne préconise pas d’abroger le 2e amendement ni de traiter les propriétaires d’armes à feu d’irresponsables, il rappelle qu’en moyenne, chaque jour, « 96 Américains sont tués par des armes à feu » (suicides et homicides).

Chip Bergh estime qu’il est de sa responsabilité de prendre la parole sur des questions importantes puisqu’il dirige une « entreprise (…) connue à travers le monde comme un pionnier de l’Ouest américain et l’un des grands symboles de la liberté américaine ».

Pour cela, le groupe a créé le Safer Tomorrow Fund (« Fonds pour un avenir plus sûr ») doté de 1 million de dollars, versés aux cours des quatre prochaines années, à des ONG et de militants qui s’emploient à mettre fin à la violence par armes à feu. Enfin, l’entreprise doublera aussi les dons faits par ses employés au Safer Tomorrow Fund.

Levi Strauss s’associe au groupe de contrôle des armes à feu Everytown for Gun Safety et à d’autres personnalités, comme Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York, pour créer Everytown Business Leaders for Gun Safety, un groupe de dirigeants qui « estiment que les entreprises ont un rôle crucial à jouer contre la violence armée dans ce pays ».

Chip Bergh admet que cette décision est controversée : « Bien que prendre position puisse être impopulaire auprès de certains, ne rien faire n’est plus une option », conclut-il.

Après la tuerie du 14 février de Parkland, Delta Airlines, United Airlines, Hertz ou MetLife avaient annoncé qu’elles mettaient un terme à leurs partenariats avec la NRA. D’autres, comme Walmart et Dick’s Sporting Goods, avaient affirmé qu’il était « nécessaire de faire quelque chose », notamment en cessant la vente de fusils d’assaut ou de chargeurs de grande capacité, dans leurs magasins.