Mark Zuckerberg en contrejour dans les locaux de Facebook, à Mento Mark, en Californie. / Marcio Jose Sanchez / AP

L’affaire Cambridge Analytica a-t-elle laissé des traces ? Selon une étude de l’institut privé Pew Research Center rendue publique mercredi 5 septembre, 26 % des Américains disent avoir supprimé l’application Facebook de leur smartphone lors des douze mois précédents. 54 % ont par ailleurs changé leurs réglages de confidentialité, 42 % se sont éloignés durant plusieurs semaines du réseau social, et 9 % ont téléchargé l’intégralité des données personnelles collectées par Facebook les concernant. La moitié de ces derniers ont également supprimé l’application.

L’étude, réalisée du 29 mai au 11 juin 2018 sur 4 594 personnes, fait suite à l’affaire Cambridge Analytica. En mars dernier, The Guardian, le New York Times et The Observer ont révélé que cette entreprise de conseil politique proche de Donald Trump a indirectement siphonné des dizaines de millions de comptes Facebook à l’insu de leurs utilisateurs.

Une tendance plus prononcée chez les jeunes

Selon le Pew Research Center, la tendance est sensiblement plus prononcée chez les 18 à 29 ans (44 % ont supprimé l’appli) que chez les plus de 65 ans (12 % seulement). La méthodologie de l’étude ne permet pas de savoir avec certitude si la suppression de l’application Facebook est directement liée au scandale Cambridge Analytica ou si elle s’inscrit dans un mouvement plus général d’essoufflement du réseau social aux Etats-Unis, où, malgré ses 164 millions de membres, il est de plus en plus concurrencé par Instagram (110 millions selon Statista) – qui appartient à Facebook.

Elle ne permet pas non plus de savoir si ces personnes ont supprimé temporairement l’application – à l’occasion de vacances par exemple – ou définitivement. L’étude ne fait pas non plus état des Américains ayant fermé leur compte Facebook (supprimer l’application ne signifie pas quitter le réseau social).

L’institut s’est par ailleurs intéressé à l’usage du réseau social en fonction de l’appartenance politique. Il conclut que si républicains et démocrates sont également présents sur Facebook, leur perception diffère. « La vaste majorité des républicains pensent que les réseaux sociaux en général censurent les discours politiques qu’ils jugent problématiques », observe Andrew Perrin, chercheur-analyste chez Pew Research.