Manifestation en faveur de la libération de Nasser Zefzafi, à Casablanca, le 31 octobre 2017. / FADEL SENNA / AFP

Nasser Zefzafi, leader emprisonné du mouvement de contestation sociale du « Hirak » (« mouvance ») qui avait agité une partie du nord du Maroc en 2016 et 2017, a mis fin jeudi 6 septembre à sa grève de la faim, a appris l’AFP auprès de son avocat. Incarcéré à Casablanca après sa condamnation à vingt ans de prison, Nasser Zefzafi a cessé la grève de la faim qu’il avait entamée une semaine plus tôt pour dénoncer ses conditions de détention, a expliqué Me Mohamed Aghnaj, sans pouvoir préciser si les revendications de son client avaient été satisfaites.

Il avait cessé de s’alimenter pour demander « les droits dont bénéficient les autres prisonniers », c’est-à-dire sortir de l’isolement et être placé « dans une cellule digne où il puisse voir et parler » avec d’autres détenus, selon son père Ahmed Zefzafi.

Amnistie

Arrêté en mai 2017 en pleine contestation sociale dans la région du Rif (nord), Nasser Zefzafi avait été condamné fin juin à vingt ans de prison pour « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’Etat », au terme de neuf mois d’un procès fleuve réunissant un total de 53 accusés. Le roi du Maroc Mohamed VI a depuis amnistié près de 190 personnes qui avaient été condamnées par différents tribunaux en lien avec ce mouvement, dont 11 des accusés de Casablanca.

Ancien chômeur devenu le visage de la protestation avec ses talents d’orateur, Nasser Zefzafi avait été arrêté après avoir interrompu le prêche d’un imam ouvertement hostile au mouvement dans une mosquée d’Al-Hoceïma, l’épicentre du « Hirak ».

Les manifestations dans la région du Rif avaient été déclenchées par la mort d’un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en octobre 2016 alors qu’il s’opposait à la saisie de sa marchandise. Au fil des mois, le mouvement avait pris une tournure plus sociale et politique, appelant à davantage de développement et à la fin de la « marginalisation » de la région.