La ministre de la défense, Florence Parly, le 23 août, à Helsinki en Finlande. / Vesa Moilanen / AP

Il s’est approché « d’un peu trop près ». Un satellite russe a tenté, en 2017, d’espionner un satellite franco-italien servant à des communications militaires sécurisées, a révélé vendredi 7 septembre la ministre des armées, Florence Parly, dans un discours consacré à l’espace lors d’un déplacement au Centre national d’études spatiales, à Toulouse.

« Alors qu’Athena-Fidus continuait sa rotation tranquillement au-dessus de la Terre, un satellite s’est approché de lui, de près (…). De tellement près qu’on aurait vraiment pu croire qu’il tentait de capter nos communications », a-t-elle relaté. Et de poursuivre : or, « tenter d’écouter ses voisins, ce n’est pas seulement inamical. Cela s’appelle un acte d’espionnage » :

« Ce satellite aux grandes oreilles s’appelle Louch-Olymp, c’est un satellite russe bien connu mais un peu… indiscret. (…) Nous l’avions vu arriver, et avons pris les mesures qui s’imposaient. Nous le surveillons attentivement, nous avons d’ailleurs observé qu’il continuait de manœuvrer activement les mois suivants auprès d’autres cibles, mais demain, qui dit qu’il ne reviendra pas auprès d’un de nos satellites ? »

« Une stratégie spatiale de défense » en réflexion

La France n’est pas la seule à évoquer de telles tentatives. Les Etats-Unis ont eux aussi récemment dénoncé « le comportement très anormal » d’un « objet spatial » déployé par la Russie en octobre 2017.

« Non, l’espionnage et les actes offensifs, ça n’arrive pas qu’aux autres. Oui, nous sommes en danger, nos communications, nos manœuvres militaires comme nos quotidiens sont en danger si nous ne réagissons pas », a prévenu la ministre, soulignant que « d’autres très grandes puissances spatiales déploient en orbite des objets intrigants, expérimentent des capacités potentiellement offensives, conduisent des manœuvres qui ne laissent guère de doutes sur leur vocation agressive ».

Le président Emmanuel Macron a annoncé son intention de définir l’an prochain pour la France « une stratégie spatiale de défense ». Un groupe de travail du ministère des armées doit rendre des propositions sur le sujet d’ici au mois de novembre.