En 2017, l’hôpital du Bailleul avait réalisé 67 IVG. / JEAN-PAUL PELISSIER / REUTERS

Le médecin qui réalisait les interruptions volontaires de grossesse (IVG) était parti en retraite. Les trois autres praticiens avaient fait valoir leur clause de conscience. Résultat : l’hôpital du Bailleul (Sarthe), situé entre Angers et Le Mans, avait cessé de pratiquer des IVG depuis janvier, posant le problème de l’inégalité d’accès aux soins pour ses patientes.

A l’issue d’une réunion avec les professionnels du secteur, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a annoncé, vendredi 7 septembre, que l’activité IVG allait reprendre fin septembre dans l’établissement sarthois. La nouvelle organisation s’articulera autour « du médecin, qui n’a pas fait valoir sa clause de conscience, et dont le temps de travail est passé de 60 à 100 % au 1er juillet (…) et des sages-femmes de l’établissement qui pourront réaliser les IVG médicamenteuses (50 % des actes) sous la responsabilité du médecin », détaille le ministère.

67 IVG en 2017

Pendant les périodes d’absence du médecin, une continuité sera par ailleurs assurée dans les établissements de santé environnants. Le nouveau dispositif sera évalué début 2019, et un médecin à temps partiel devrait être recruté en début d’année prochaine. « Le dispositif reste un peu fragile, l’idéal serait d’avoir deux médecins à temps plein », selon l’hôpital. Mais le poste, ouvert depuis novembre 2017, peine à être pourvu tant l’établissement a du mal à recruter.

Malgré la fermeture du service, qui a réalisé 67 IVG en 2017, « aucune IVG n’a été refusée en Sarthe », ajoute le communiqué, qui évoque un délai moyen d’intervention de dix jours. Les patientes avaient été réorientées vers Le Mans ou Angers, à 50 km du centre hospitalier du Bailleul. « L’IVG est un droit (…), souligne Marlène Schiappa dans le communiqué, aucune femme en France ne peut être empêchée dans les faits d’accéder à l’IVG, en Sarthe comme ailleurs. »