Des Moscovites votent dimanche 9 septembre, à Moscou, où l’actuel maire Sergueï Sobianine, devrait être réélu, faute d’opposition réelle et fort du soutien du parti au pouvoir. / SERGEI KARPUKHIN / REUTERS

Les Russes sont appelés aux urnes, dimanche 9 septembre, pour des élections locales et régionales, dont celle du maire de Moscou, tandis que des manifestations contre la réforme des retraites ont été organisées à l’appel de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures (7 heures à Paris) alors que les manifestations sont prévues à 14 heures (13 heures à Paris).

Ces élections, qui concernent des postes de gouverneurs, de députés locaux et d’autres responsables dans diverses régions, sont les premières depuis l’annonce mi-juin d’une très impopulaire réforme devant augmenter l’âge de départ à la retraite. Ce projet a fait chuter la côte de popularité du président russe, Vladimir Poutine, et fait sortir des dizaines de milliers de personnes dans les rues.

L’élection à Moscou – le scrutin le plus symbolique – devrait sans surprise voir la réélection du maire Sergueï Sobianine, faute d’opposition réelle et fort du soutien du parti au pouvoir, Russie unie.

Faible participation attendue

Faute de suspense, le véritable indicateur du scrutin sera la participation. Les autorités municipales de la capitale russe ont multiplié les mesures pour inciter les habitants à se rendre aux urnes, tels que des jeux et des stands de nourriture installés à la sortie des bureaux de vote.

Pour la première fois, les Moscovites seront même autorisés à voter depuis leurs datchas, maisons de campagne prisées en cette saison. Le taux de participation n’est pourtant attendu qu’à un peu plus de 30 % par un sondage du centre public VTsIOM.

Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, qui purge une peine de trente jours de prison pour une manifestation organisée en janvier, a appelé ses partisans à sortir dans la rue dans tout le pays, dimanche, pour protester contre la réforme des retraites.

« Pendant dix-huit ans, Poutine et son gouvernement se sont servis dans le budget et l’ont dilapidé pour des projets insensés. Maintenant, il n’y a plus d’argent et on en arrive à racketter les retraités pour joindre les deux bouts », a fait savoir l’équipe de l’opposant sur les réseaux sociaux en appelant les Russes à manifester.

Opposants arrêtés

Selon l’association OVD-Info, des dizaines de partisans de M. Navalny ont été arrêtés dimanche en Sibérie et en Extrême-Orient. D’autres ont été arrêtés par la police avant les manifestations, dont la majorité ont été interdites.

Sous la pression de Moscou, l’entreprise américaine Google a retiré samedi sur YouTube des appels à manifester postés par l’équipe de M. Navalny, au motif, selon les autorités russes, qu’ils enfreignaient le silence électoral obligatoire avant une élection.

Lors des dernières municipales il y a cinq ans à Moscou, Alexeï Navalny avait failli contraindre le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, à un second tour. Pour éviter la répétition d’un tel scénario, seuls les membres de l’opposition « tolérée », communistes ou nationalistes, ont cette fois pu déposer leur candidature.

« Moscou est une ville où au moins 30 % des gens partagent nos idées. (...) Mais il y a une absence totale d’opposition réelle », a regretté l’ancien député d’opposition Dmitri Goudkov, dont la candidature à l’élection municipale à Moscou a été invalidée.

Comme lui, le conseiller municipal d’opposition Ilia Iachine, ancien proche de l’opposant assassiné Boris Nemtsov, ou le militant gay Anton Krassovski n’ont pas pu se présenter, faute de respecter des exigences durcies depuis la précédente élection. Comme son mentor Vladimir Poutine avant l’élection présidentielle de mars, Sergueï Sobianine n’a pris part à aucun débat avant cette élection gagnée d’avance.

Une nouvelle émission de télévision à la gloire de Poutine en Russie
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