Des combattants de l’Armée syrienne libre dans la province d’Idlib. / Ugur Can / AP

Les Nations Unies se disent « profondément préoccupées », lundi 10 septembre, par le déplacement de plus de 30 000 personnes en Syrie en raison des bombardements visant la province d’Idlib et ses alentours.

Entre le 1er et le 9 septembre, « nous avons recensé 30 542 femmes, enfants, mais aussi des hommes, qui ont été déplacés du sud et du sud-ouest d’Idlib, ainsi que du nord et du nord-ouest de la province (voisine) de Hama », a rapporté un porte-parole onusien. La majorité de ces déplacés sont arrivés dans le nord d’Idlib (...) près de la frontière turque ».

Situés dans le Nord-Ouest syrien, à la frontière de la Turquie, Idlib et les territoires insurgés adjacents ont été ces derniers jours la cible de bombardements à l’artillerie du régime et de frappes aériennes de Moscou. Ces violences sporadiques ont fait des morts parmi les civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

La « pire catastrophe humanitaire » du XXIe siècle

Quelque trois millions de personnes, dont la moitié est constituée de déplacés d’autres régions de Syrie touchées par des combats, vivent dans la province d’Idlib et dans les poches insurgées des provinces voisines de Hama, d’Alep ou de Lattaquié, selon l’ONU.

La région est contrôlée en majeure partie par le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), issu de l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie, mais d’autres groupes rebelles y sont également présents.

La bataille d’Idlib, ultime bastion insurgé dans la Syrie en guerre, pourrait devenir la « pire catastrophe humanitaire » du XXIe siècle, a déjà averti à Genève le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires humanitaires, Mark Lowcock.

La guerre de Syrie a débuté en 2011 après la répression sanglante par le régime de Bachar Al-Assad de manifestations en faveur de la démocratie. Elle a déjà fait plus de 350 000 morts et a forcé à l’exil plusieurs millions de personnes.