Des hommes armés ont attaqué le siège de la Compagnie nationale de pétrole (NOC), dans la capitale libyenne, lundi 10 septembre, tuant au moins deux personnes et faisant au moins dix blessés, selon un premier bilan du ministère de la santé. Dans une déclaration à la télévision Libya 218, le patron de la NOC, Mostafa Sanalla, a fait état de morts et de blessés, dont certains dans un « état grave », parmi le personnel de sa compagnie.

Le siège de la compagnie, situé près du centre-ville, a été rapidement encerclé par les services de sécurité, qui ont évacué les fonctionnaires, dont le patron de la NOC, selon des témoins. Un employé de la NOC a raconté que des hommes armés cagoulés avaient attaqué le siège de la compagnie publique après avoir échangé des tirs avec des gardes. « J’ai sauté par la fenêtre avec d’autres collègues. Puis nous avons entendu une explosion », a-t-il dit sous couvert de l’anonymat.

Hausse de 80 % des revenus pétroliers

L’attaque, qui n’a pas été revendiquée jusqu’ici, survient quatre mois après un attentat du groupe Etat islamique (EI) contre la haute commission électorale, qui avait fait quatorze morts.

La semaine dernière, la NOC avait annoncé prévoir une hausse de 80 % de ses revenus pétroliers, à 23 milliards de dollars, contre 13 milliards en 2017. Selon la compagnie, les revenus ont atteint à la fin de juillet 13,6 milliards de dollars, dépassant le total des recettes sur toute l’année 2017.

La NOC a précisé que ces performances avaient été réalisées malgré les pertes engendrées cet été par l’arrêt des exportations durant plusieurs semaines dans l’est du pays, en raison d’un bras de fer entre autorités rivales sur la gestion des recettes de l’or noir. Celles-ci représentent plus de 95 % des revenus de la Libye, qui a sombré dans le chaos après la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011.