Une série d’attentats a frappé mardi l’est de l’Afghanistan, faisant au moins 33 morts parmi des participants à une manifestation près de la frontière pakistanaise et devant une école pour filles.

L’attentat le plus meurtrier s’est produit à 13 heures, heure locale (10 h 30, heure de Paris), près de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan lorsqu’un kamikaze a fait exploser sa charge au milieu d’une foule de manifestants, à environ 70 km de la ville de Jalalabad. Les manifestants bloquaient l’autoroute assurant le passage entre les deux pays pour protester contre la nomination d’un nouveau chef de la police.

« Trente-deux corps et 128 personnes blessées ont été transportées dans nos hôpitaux », a indiqué le directeur des services de santé de la province de Nangarhar. Le porte-parole du gouverneur de la province a confirmé ce dernier bilan.

Quelques heures plus tôt, une double attaque avait visé une école de filles dans la capitale provinciale,Jalalabad, faisant un mort et quatre blessés. Une première bombe a explosé devant l’école de filles Malika Omaira vers 8 h 30 (6 heures, heure de Paris). La seconde explosion s’est produite ensuite alors que des élèves d’une école de garçons voisine se précipitaient sur les lieux.

Une semaine de violences

Aucun groupe insurgé n’a pour l’instant revendiqué ces attaques, alors que le groupe Etat islamique (EI) et les talibans sont actifs dans cette région de l’Afghanistan. Ces deux groupes s’opposent de longue date à l’éducation des femmes. Ils ont imposé la fermeture de nombreuses écoles de filles en Afghanistan.

Le reste du pays n’a pas été épargné par la violence au cours de la semaine écoulée : les talibans ont mené de nombreuses attaques avec des troupes au sol. Le groupe Etat islamique a de son côté revendiqué deux attentats meurtriers dans la capitale. Dans la nuit de dimanche à lundi, d’intenses combats ont eu lieu dans le nord de l’Afghanistan, les talibans ont tué près de 60 policiers et soldats. Selon des sources locales, les forces de sécurité afghanes seraient parvenues à contenir l’avancée de talibans. Les combats n’auraient pas repris mardi matin.

Dimanche à Kaboul, un kamikaze à moto avait tué sept partisans du commandant Massoud qui célébraient le 17e anniversaire de la mort du célèbre moudjahidine ayant résisté à l’occupant soviétique, puis aux talibans. Et, mercredi dernier, au moins 20 personnes, dont deux journalistes accourus sur les lieux, ont été tuées et 70 autres blessées dans un double attentat revendiqué par l’EI visant la communauté chiite de Kaboul.

Ces violences aux quatre coins du pays interviennent alors que le gouvernement afghan et les Etats-Unis cherchent à pousser les talibans à s’asseoir à la table des négociations pour mettre fin à plus de trente-huit années de guerre ininterrompue depuis l’invasion soviétique de l’Afghanistan fin 1979. Mais les insurgés tardent à se laisser convaincre. L’EI, dont les troupes sont bien plus réduites mais qui multiplie les attentats sanglants, est laissé à l’écart des discussions.