Edouard Philippe, lors du séminaire de rentrée de La République en marche, à Tours, le 11 septembre. / GUILLAUME SOUVANT / AFP

Redonner du sens à l’action du gouvernement et au projet du président de la République. Ne pas se laisser distraire par le « tourbillon [qui], dans la vie politique, est souvent roi », pour reprendre une citation d’Aristophane. Edouard Philippe, qui s’exprimait à l’occasion des journées parlementaires de La République en marche (LRM), mardi 11 septembre à Tours, avait à cœur de prendre de la hauteur. De s’extraire des « rumeurs, petites phrases et polémiques » qui masquent « l’essentiel », selon ses mots. Et qui ont fait chuter Emmanuel Macron dans les sondages en cette fin d’été calamiteux pour l’exécutif.

Le chef du gouvernement a donc tenu à mieux expliquer une politique de moins en moins populaire auprès des Français. Aux élus de la majorité et aux ministres venus l’écouter, Edouard Philippe s’est donc essayé à donner une définition du macronisme.

« Souvent, le matin, j’écoute France Inter », a-t-il commencé, avant de s’inscrire en « faux » contre « cet éditorialiste selon lequel le macronisme ne serait ni une vision de la France ni un appareil idéologique défini. Au mieux un pragmatisme ». Et de poursuivre : « Le président de la République porte un projet clair. Celui d’une France de l’émancipation et des solidarités réelles. Celui d’une France puissante dans une Europe forte. Celui d’une France à la hauteur des défis que nous devons relever. »

Six chantiers sociaux dans les mois à venir

C’est à la première partie de sa définition du macronisme, « la France de l’émancipation » qui doit permettre « aux citoyens d’être libres de faire leur choix », que le premier ministre a consacré le plus de temps. Après avoir égrainé les « transformations » déjà menées au service de cet objectif – le dédoublement des classes de CP et de CE1, la réforme de l’apprentissage, Parcoursup, la loi logement… –, le chef du gouvernement a défendu « les deux jambes » de sa politique, le « en même temps » macronien qui a séduit les électeurs il y a un peu plus d’un an mais dont les Français ont aujourd’hui du mal à voir la réalité si l’on en croit les sondages.

En témoigne, veut-il croire, le programme des prochains mois, « six chantiers majeurs sociaux », qui doivent permettre de lutter contre la pauvreté, de réformer l’hôpital, de mieux prendre en compte la dépendance des personnes âgées, de remettre le retour au travail au cœur de l’assurance-chômage, et de mieux appréhender les problématiques de santé au travail.

« Nous avons beaucoup à faire », a lancé Edouard Philippe. Et « cette année sera une année de bagarre », a-t-il rappelé à son auditoire en évoquant les élections européennes de mai 2019. « Au travail », a-t-il lancé en conclusion.