Avant/après : les dégâts de l'ouragan Irma vus du ciel
Durée : 01:04

Le 12 septembre 2017, l’ouragan Irma se dissipait et laissait les habitants de Saint-Martin et Saint-Barthélemy découvrir, comme une grande partie des Caraïbes, les ravages commis par des vents ayant atteint 287 km/h. Un an plus tard, la reconstruction se poursuit sur les deux îles, mais le traumatisme est toujours là.

Selon le bilan officiel, 11 personnes ont été tuées dans l’ouragan sur les territoires français des deux îles – quatre personnes sont également mortes dans la partie néerlandaise de Saint-Martin. La catastrophe naturelle a endommagé, à des degrés divers, 95 % du bâti des deux îles.

D’une intensité sans précédent pour l’Atlantique, Irma a dévasté une grande partie des Caraïbes, avant de poursuivre sa course vers Cuba et la Floride. Il a fait 134 morts et des dégâts considérables.

Pour les deux territoires français, le coût des dommages est estimé à 3 milliards d’euros, dont près de deux pour les biens assurés. Ecoles, gendarmerie, caserne des pompiers ou encore préfecture ont été détruites, tout comme les ports et aéroports.

« La reconstruction est quasiment réglée »

A Saint-Barthélemy les stigmates sont désormais peu visibles. « La reconstruction est quasiment réglée et la saison touristique va pouvoir se dérouler dans des conditions excellentes », assure Philippe Gustin, délégué interministériel à la reconstruction.

L’île connaît cependant une grave crise du logement. La reconstruction a été en partie freinée par le retard des assureurs, notamment en raison des difficultés pour les experts à se rendre dans l’île après l’ouragan. Selon la Fédération française des assurances, désormais « 95 % des dommages ont été indemnisés en tout ou partie et 1 260 millions d’euros ont été versés, soit 67 % du coût total estimé ».

Infographie « Le Monde »

« Beaucoup ont attendu l’argent de l’assurance, et maintenant certains hésitent à se lancer dans des travaux à l’approche de la nouvelle saison cyclonique », explique le président de la collectivité de Saint-Martin, Daniel Gibbs. Autres freins, le difficile acheminement des matériaux et le manque de main-d’œuvre qualifiée, dans un secteur du BTP débordé.

L’île, qui concentre une population aux ressources financières limitées – avec seulement 40 % de propriétaires assurés – et une immigration massive, reste fragile et la reconstruction n’empêche pas des situations encore précaires.

« Le cyclone a permis de révéler toute une frange de la population en précarité », souligne Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge, qui accompagne les familles et les prépare à « mieux se protéger, parce que le phénomène est amené à se répéter ».