Ambitionnant de « rompre la reproduction de la pauvreté » – un enfant pauvre devient un adulte pauvre –, le nouveau plan pauvreté annoncé jeudi 13 septembre fait de l’accueil des tout petits dans les crèches ou par des assistantes maternelles une priorité. Alors qu’il s’agit d’un « levier efficace de réduction des inégalités », seuls 5 % d’enfants défavorisés sont accueillis en crèche contre 22 % des enfants favorisés.

En plus de la création de 30 000 places en crèches et 1 000 en relais d’assistantes maternelles signée en juillet par la ministre Agnès Buzyn dans la convention d’objectifs et de gestion de la branche famille de la Sécurité sociale, le plan veut renforcer la qualité de l’accueil par un plan de formation continue de 600 000 professionnels de la petite enfance avec un nouveau référentiel favorisant l’apprentissage de la langue française par les tout petits. Selon les chiffres du ministère, on estime en effet qu’à l’âge de 4 ans, l’écart de pratique familiale du langage est environ de 1 000 heures selon les origines sociales.

Le plan ambitionne également de renforcer la transparence dans l’attribution des places, et instaurera un « bonus mixité sociale » dont on ignore encore les contours. Les familles pourront par ailleurs utiliser des modes de garde individuelle grâce à un tiers payant à la charge des caisses d’allocations familiales.

L’Etat s’engage à aider les communes qui ouvriraient des crèches dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, pour que leur reste à charge soit inférieur à 10 %.

Enfin, pour favoriser le travail des parents, en particulier des mères célibataires, 300 crèches à « vocation d’insertion professionnelle » seront créées d’ici à 2020. En parallèle de la garde de leurs enfants, ces structures permettent aux parents de bénéficier d’un accompagnement spécifique par Pôle emploi. Enfin, 300 nouveaux centres sociaux devraient voir le jour dans les territoires prioritaires.