Lamine Diack, le 14 août 2009, à Berlin. / FABRICE COFFRINI / AFP

Les ennuis judiciaires s’accumulent pour Lamine Diack, ancien patron de l’athlétisme mondial. Le Sénégalais a été mis en examen le 26 juin pour des soupçons d’« abus de confiance »  a-t-on appris, vendredi 14 septembre, de sources concordantes. Il est soupçonné d’avoir fait profiter son fils de fonds issus de droits télévisés et de sponsors.

Président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) de 1999 à 2015, M. Diack est déjà poursuivi depuis novembre 2015 dans l’enquête sur un système de corruption pour couvrir des cas de dopage.

Dans cette nouvelle affaire, la justice française lui reproche d’avoir permis à l’un de ses fils, Papa Massata Diack, « de s’approprier des recettes de la fédération internationale provenant de sponsors » comme la banque d’Etat russe VTB, le géant coréen Samsung, la société chinoise Sinopec, Abu Dhabi Cooperation ou la télévision chinoise CCTV, peut-on lire dans le compte rendu de son interrogatoire.

Mis en examen pour « corruption passive » en 2015

En 2017, la justice avait été saisie par l’IAAF au sujet des conditions douteuses de contrats de droits télévisés et de sponsoring passés, de 2008 et 2015, entre la fédération et le géant japonais de la publicité Dentsu, chargé de commercialiser les droits, Papa Massata Diack étant alors conseiller marketing de la fédération internationale. Ce dernier, visé par un mandat d’arrêt, a toujours refusé de répondre à la justice française.

Quant à son père, Lamine Diack, il est mis en examen par la justice française depuis novembre 2015 pour « corruption passive », avec son conseiller de l’époque, Habib Cissé, et l’ancien chef de l’antidopage de l’IAAF Gabriel Dollé. Tous trois sont soupçonnés d’avoir couvert des cas de dopage en Russie contre de l’argent et la promesse de faciliter des négociations avec des sponsors et des diffuseurs russes avant les Jeux olympiques de Londres de 2012 et les Mondiaux d’athlétisme à Moscou de 2013.

Dans un autre volet, le père et le fils Diack sont aussi dans le viseur d’une enquête en France et au Brésil sur fond d’achat de voix en marge de l’attribution des Jeux olympiques de Rio de 2016. La justice française enquête aussi sur l’attribution des JO à Tokyo pour 2020.