Arte, samedi 15 septembre à 22 h 20, documentaire

Il est 7 h 30 et les élèves de cette école de Singapour sont déjà tous assis sur le parquet brillant du gymnase. Dans quelques secondes, ils vont se lever pour chanter l’hymne national. Puis ils retrouveront leur classe et leur tablette numérique pour continuer à écrire ou à résoudre des équations mathématiques. En 2015, cette cité-Etat a pris la première place du classement PISA (Programme international pour le suivi des acquis) pour les élèves de 15 ans, réalisé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Comment cet ancien pays pauvre – aussi peuplé que New York – a-t-il pu devenir, cinquante ans après son indépendance, la référence internationale en termes d’enseignement scolaire ?

Sa réussite ne doit rien au hasard. D’une part, l’Etat consacre 20 % de son budget à l’éducation en misant, notamment, sur une formation exigeante des professeurs. D’autre part, cette micronation n’a pas hésité à s’inspirer de méthodes d’apprentissage qui ont fait leur preuve ailleurs dans le monde. Elle a même fini par développer la sienne – la technique de Singapour – très efficace pour s’initier aux mathématiques.

Jusqu’à épuisement

Mais comme dans tout succès, il y a une part d’ombre… Les enfants sont stimulés jusqu’à épuisement : après l’école, qui se termine à 18 heures, les plus favorisés doivent suivre des cours du soir en plus des devoirs à faire à la maison. Certaines familles aisées n’hésitent pas à envoyer leurs petits prendre des leçons de soutien scolaire dès la maternelle. Cette course à l’excellence a poussé au suicide des adolescents stressés à l’idée d’avoir de mauvaises notes.

À l’autre bout du monde, en Finlande, l’école Saunalahti a une tout autre approche. Son leitmotiv : l’épanouissement des élèves doit être au cœur de l’enseignement scolaire. Tout a été pensé pour leur bien-être, jusqu’à la conception même de l’établissement, dont les matériaux utilisés (tels que le verre) ont un impact positif sur la concentration des pensionnaires, comme le raconte son architecte. Les professeurs donnent peu de devoirs, histoire de ne pas empiéter sur le sommeil des enfants ; quatre à six heures de cours par jour, dont un intitulé « Nous » pendant lequel les élèves parlent d’eux et de leurs camarades.

Et la France ?

Demain, l’école. Les Innovations dans le monde est la première partie d’un documentaire passionnant qui propose un tour de la planète des systèmes éducatifs les plus prometteurs. Ce film se demande si les nouvelles technologies peuvent aider les enfants à devenir de meilleurs élèves ou, au contraire, si elles ne vont pas leur nuire. Ou encore si les établissements doivent fournir des tablettes ou développer des ateliers plus manuels. De grands pédagogues sont interrogés et donnent des pistes de réflexion afin de permettre à la jeune génération de trouver sa place dans un monde qui fera de plus en plus appel à l’intelligence artificielle.

Et qu’en est-il de la France ? Notre pays se classe à la 27e place de l’enquête PISA et reste connu pour son système éducatif profondément inégalitaire. Mais le documentaire pointe des écoles, en banlieue parisienne ou en province, qui ont fait le choix d’utiliser des méthodes étonnantes pour justement casser cette spirale inégalitaire.

La seconde partie de ce film sera diffusée le samedi 22 septembre (à 22 h 15) et se concentre sur les approches scientifiques qui cherchent à révolutionner l’école.

Demain, l’école. Les Innovations dans le monde (première partie), Du bon usage du cerveau (seconde partie), documentaire de Frédéric Castaignède (France, 2018, 2 x 52 min).