Les tombes des moines au monastère de Notre-Dame de l’Atlas, à Tibéhirine. / STR / AFP

Les moines français de Tibéhirine et douze autres religieux catholiques tués durant la guerre civile des années 1990 en Algérie seront béatifiés le 8 décembre à Oran (nord-ouest algérien), mais le pape François ne fera pas le déplacement, a annoncé dimanche 16 septembre l’archevêque d’Alger.

« La cérémonie de béatification aura lieu le 8 décembre au sanctuaire de Santa Cruz à Oran », à 400 km à l’ouest d’Alger, a déclaré Mgr Paul Defarges à l’AFP. « La cérémonie sera présidée par le cardinal [Angelo] Becciu, envoyé spécial du Saint-Père », a-t-il précisé, confirmant implicitement que le pape François, dont le déplacement en Algérie à l’occasion de cette béatification avait été un temps évoqué, ne serait pas présent. Proche du pape, le cardinal Becciu est depuis août préfet de la Congrégation pour la cause des saints, qui administre au Vatican l’ensemble des processus de béatification et canonisation.

Assassinats non élucidés

Le ministre algérien des affaires religieuses, Mohamed Aissa, avait indiqué plus tôt à la radio nationale algérienne que le « calendrier » du pape François ne lui permettait pas de venir en Algérie pour cette béatification.

Les sept moines de Tibéhirine (80 km au sud d’Alger) avaient été enlevés en mars 1996 dans leur monastère de Notre-Dame de l’Atlas et leur mort annoncée le 23 mai suivant par le Groupe islamique armé (GIA). Les conditions exactes de leur assassinat n’ont toujours pas été élucidées et leur destin tragique avait inspiré le film du Français Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux (2010), Grand Prix du Festival de Cannes.

Seront béatifiés en même temps qu’eux Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran et fervent défenseur du rapprochement entre les religions, tué par une bombe le 1er août 1996, ainsi que cinq religieux et six religieuses tués en 1994 et 1995 à Alger et à Tizi-Ouzou (une centaine de km à l’est d’Alger) en pleine guerre civile algérienne.

Quelque 200 000 personnes, dont de très nombreux civils, ont été tuées durant la guerre civile (1992-2002) ayant opposé l’armée algérienne à des groupes islamistes armés à qui ont été attribués de très nombreux attentats et massacres à grande échelle.