Manifestation dans les rues d’Addis-Abeba, le 17 septembre 2018, après les violences intercommunautaires qui ont fait 23 morts à l’ouest de la capitale. / Mulugeta Ayene / AP

Des violences entre communautés ont fait 23 morts pendant le week-end dans la périphérie de la capitale éthiopienne, en région Oromia, a rapporté l’agence de presse officielle ENA, lundi 17 septembre.

Le chef de la police de la région Oromia, Alemayehu Ejigu, cité par ENA, a indiqué qu’un groupe organisé a perpétré une série de meurtres et de pillages à Burayu, à l’ouest d’Addis-Abeba, faisant 23 morts et 886 déplacés. Les forces de l’ordre ont été déployées pour empêcher que la situation ne dégénère davantage, et 70 suspects ont déjà été interpellés, a-t-il ajouté.

« Le premier ministre, Abiy Ahmed, a fermement condamné ces meurtres et actes de violence contre d’innocents citoyens, a déclaré Fitsum Arega, le chef de cabinet du premier ministre, sur Twitter. Ces lâches attaques représentent une préoccupation pour l’unité et la solidarité de notre peuple, et nous y répondrons de manière appropriée. »

Croissance démographique

Des manifestants protestaient, lundi 17 septembre, à Addis-Abeba contre les violences du week-end. Ils accusent des groupes de jeunes Oromo de viser des membres d’autres communautés provenant du sud de l’Ethiopie qui se sont installés ces dernières années autour de la capitale. Cette ville de 4 millions d’habitants est multiethnique, mais située au milieu de la région Oromia. Or, elle connaît une croissance démographique galopante et s’étend progressivement au-delà de ses limites géographiques.

Des manifestations antigouvernementales sans précédent débutées fin 2015 et menées par les Oromo avaient conduit, début 2018, à la démission du prédécesseur de M. Abiy, Hailemariam Desalegn. Elles avaient notamment été provoquées par un projet d’extension du territoire de la capitale au détriment de la région Oromia.

Samedi 15 septembre, des dizaines de milliers de personnes ont accueilli à Addis-Abeba des dirigeants du Front de libération oromo (OLF) de retour d’exil. Ce groupe rebelle a bénéficié de la politique réformatrice du gouvernement d’Abiy Ahmed, qui est lui-même oromo.