Le numerus clausus, qui limite le nombre d’étudiants admis en deuxième année d’études de médecine, sages-femmes, d’odontologie ou de pharmacie, sera supprimé à la rentrée 2020. Cette mesure entrera dans le cadre du plan santé présenté mardi par Emmanuel Macron, a confirmé lundi 17 septembre la ministre de la santé, Agnès Buzyn, dans une interview au Parisien.

Reconnaissant que la fin du numerus clausus « ne réglera pas le problème de la démographie médicale », la ministre justifie la mesure par le besoin d’« arrêter le gâchis humain » :

« Ça suffit de désespérer des générations entières de jeunes qui obtiennent le bac parfois avec une mention bien ou très bien, mais qui se voient refuser l’entrée dans des études de médecine et vivent cela comme un échec fondamental. »

« Diversifier les profils »

Mme Buzyn estime également que la fin du numerus clausus permettra de diversifier les profils : « Nous ne pouvons pas sélectionner les futurs médecins uniquement sur leurs compétences en maths ou en physique. » En lieu et place du numerus clausus, « des examens sanctionneront le passage en deuxième année puis en troisième », ajoute la ministre.

La première année commune aux études de santé (Paces) donne actuellement lieu à un concours très exigeant : sur les près de 60 000 étudiants inscrits, seulement 13 500 ont été autorisés cette année à poursuivre leur cursus en médecine, odontologie (dentaire), pharmacie ou maïeutique (sages-femmes).

Ce quota ou « numerus clausus » permet depuis près d’un demi-siècle au pouvoir politique d’ajuster la démographie médicale. D’abord à la baisse, dans l’espoir de réduire les dépenses, sans grand succès. Puis à la hausse, face aux pénuries croissantes et à l’apparition de déserts médicaux.