Le groupe de télévision TF1 et le distributeur d’animation Viz Media Europe ont annoncé lundi 17 septembre avoir passé un accord de diffusion pour deux franchises japonaises à succès sur les chaînes du groupe. D’abord l’adaptation de My Hero Academia, un manga qui raconte les aventures d’apprentis super-héros et qui fait partie des meilleures ventes de BD de l’Hexagone, devrait être proposée aux téléspectateur de TFX, sur le canal 11 de la TNT aux alentours de novembre. Et dans le sillage de la victoire des Bleus au Mondial de football, le nouveau dessin animé de ballon rond Captain Tsubasa, plus connu en VF comme Olive et Tom, sera diffusé vers mars à la fois sur TFX et dans la case jeunesse de TF1, Tfou.

Captain Tsubasa - Trailer Officiel 2
Durée : 01:34

Avec un distributeur concurrent, Toei Animation, le groupe détenu par Bouygues est aussi convenu de retransmettre One Piece, une saga mastodonte dont la BD s’est écoulée à plus de 300 000 millions d’exemplaires dans le monde. C’est ce qu’a annoncé le groupe d’audiovisuel dans sa conférence de rentrée, au début de septembre.

S’ouvrir à un plus large public

Ces séries sont déjà disponibles pour le public français sur la plate-forme de streaming d’animes japonais ADN depuis plusieurs mois et en diffusion quasi simultanée avec le Japon. Elles ont aussi occupé les grilles de chaînes câblées comme Toonami, Mangas, J-One ou Game One.

Mais en accédant à la télévision généraliste française, elles se donnent la possibilité de toucher un public plus large que celui des amateurs d’animation, mais aussi des télespectateurs plus jeunes qui ne regardent pas de programmes en VO sous-titrée. Et accroître d’autant plus leur notoriété, déjà fameuse.

« On constate aujourd’hui un véritable essor de l’anime japonais. Il ne s’agit plus d’une niche, il concerne aussi tous les âges. Avec Captain Tsubasa, on sort des frontières du lectorat traditionnel de manga », explique Aâdil Tayouga, responsable licence à Viz Media Europe. Une occasion, là aussi, pour renforcer la clientèle des mangas et produits dérivés, véritable enjeu pour les licences au Japon.

Entretenir l’appétit pour la culture manga

Bien loin de l’ère du « Club Dorothée », un âge d’or de l’animation japonaise en France dans les années 1990 avec des dizaines de séries programmées pour suppléer un manque de production européenne à destination des plus jeunes, TF1 semble quelque peu renouer avec la création nippone. Depuis la rentrée 2017, elle diffuse par exemple chaque week-end, le blockbuster Dragon Ball Super. De même le groupe tente de redonner à TFX (anciennement NT1) une place centrale pour ce type de programmes. A partir de 2006 et pendant trois saison, cette même chaîne proposait une émission dédiée aux animes  : « Le Grand Kiff ».

Bien que diffuseur historique de séries culte des années 1990, comme Dragon Ball, Les Chevaliers du Zodiaque ou Olive et Tom, puis dix ans plus tard de Pokémon, TF1 n’est pas la seule chaîne à avoir entretenu l’appétit des Français pour la culture manga, plutôt parfois mal perçue dans l’opinion publique à cette époque mais lucrative.

A l’aune des années 2000, Canal + s’est placée sur les animes à destination des adultes comme le western de l’espace Cowboy bebop ou Evangelion. Du côté des chaînes gratuites, Virgin 17, désormais CStar, a longtemps comblé le vide sur la TNT en proposant dans la même décennie les séries One Piece, Fairy Tail ou encore Full Metal Alchemist. Plus récemment, France 4 a proposé plusieurs séries, dont L’Attaque des titans, et la chaîne pour enfant Gulli s’est offert en 2016 Yokai Watch, une franchise très populaire dans les cours de récréation.