Le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, au côté de la chancelière allemande, Angela Merkel, en visite officielle à Alger le 17 septembre 2018. / RYAD KRAMDI/AFP

L’Algérie accueillera tous ses ressortissants en situation irrégulière en Allemagne, quel que soit leur nombre, a assuré le premier ministre Ahmed Ouyahia, lundi 17 septembre, à l’occasion de la visite officielle de la chancelière Angela Merkel.

« Je vous confirme que l’Algérie récupérera ses enfants, qu’il s’agisse de 3 000 ou de 5 000 » Algériens, sous réserve de pouvoir procéder à une « identification » de leur nationalité, a affirmé M. Ouyahia lors d’une conférence de presse conjointe à Alger avec Mme Merkel.

Cette dernière a rappelé la « volonté en Allemagne d’accueillir ceux qui ont de bonnes raisons de fuir leur pays », comme les Irakiens ou les Syriens, de leur fournir « un droit au séjour » et « la possibilité de travailler ». D’un autre côté, a souligné la chancelière, pour les migrants qui ne sont pas éligibles à un titre de séjour, « on s’attend à ce que […] l’Etat puisse agir ». « A cette fin, on a besoin de partenaires qui sont d’accord avec nous et l’Algérie en est un », s’est-elle félicitée.

Demandes d’extradition

D’après le premier ministre algérien, son pays « mène lui-même une action contre les migrants illégaux [et] ne pouvait que s’entendre avec le gouvernement allemand sur ce sujet ». Ahmed Ouyahia a par ailleurs rappelé qu’Alger et Berlin sont liés par un accord de réadmission depuis 1997.

« L’Algérie livre bataille pour le reste de la communauté internationale » en empêchant « annuellement 20 000 à 30 000 personnes d’entrer illégalement [sur son territoire] et souvent d’Algérie de continuer leur chemin » vers l’Europe, a-t-il affirmé. Il a cependant fermement nié que son pays abandonnait « des Africains dans le désert », comme l’en accusent certaines ONG.

L’Algérie, classée « pays sûr » dans un projet de loi élaboré en juillet par le gouvernement allemand, a par ailleurs demandé à Berlin de « mettre en œuvre » les demandes d’extradition présentées par son système judiciaire.

Interrogé sur les délais de retour des Algériens séjournant illégalement en Allemagne, M. Ouyahia a rappelé que son pays s’opposait à l’utilisation de charters. Il a appelé Berlin à convaincre la compagnie allemande Lufthansa de participer à leur rapatriement, jusqu’ici essentiellement assuré par Air Algérie, pour « accélérer » le rythme de ces retours.

Outre les questions migratoires, le « terrorisme transfrontalier » et les situations en Libye, au Mali et au Sahel figuraient au programme de la visite de Mme Merkel.