Trois anciens responsables du football d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale ont été suspendus à vie pour corruption par la justice interne de la Fédération internationale de football association (FIFA), a-t-on appris mercredi 19 septembre.

La commission d’éthique de la fédération internationale a suspendu à vie l’Américain Aaron Davidson, ex-président de la Ligue de football d’Amérique du Nord (NASL) et ex-président de la compagnie de marketing sportif Traffic Sports, impliqué dans le vaste scandale de corruption jugé récemment par la justice américaine.

La justice interne de la FIFA a également écarté à vie Costas Takkas, ex-conseiller de Jeffrey Weeb, ancien président de la Concacaf (Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes) et lui-même suspendu à vie pour les mêmes faits de corruption.

Troisième homme suspendu à vie de toute activité liée au football, le Colombien Miguel Trujillo, ancien agent FIFA et propriétaire de sociétés de consulting.

Chacun des trois hommes devra également régler une amende d’un million de francs suisses.

Pots-de-vin

Le procès a couronné l’enquête internationale menée pendant des années par la police fédérale (FBI) et les services fiscaux américains, partis sur la trace de la FIFA en 2010 après l’attribution du Mondial 2022 au Qatar au détriment de la candidature américaine.

L’enquête avait été révélée au grand jour en mai 2015, avec l’arrestation à Zurich de M. Marin et d’autres responsables du football, en marge du congrès de la FIFA. Si elle a provoqué la démission de son président, Sepp Blatter, la question de la corruption autour des juteux droits télévisés continue d’ébranler les grands du football.

Car les six semaines d’audience fin 2017 dans un tribunal de Brooklyn, à New York, ont permis de mettre en lumière les millions de dollars de pots-de-vin versés par des sociétés de marketing sportif aux responsables du football d’Amérique latine, en échange des droits de retransmission télé et de promotion de tournois du continent, dont la Copa America et la Copa Libertadores.

42 inculpés

Au total, la justice américaine a inculpé quarante-deux responsables du football mondial, essentiellement des Sud-Américains, mais aussi des Américains comme Chuck Blazer, témoin-clé du FBI, mort en juillet 2017.

Beaucoup ont plaidé coupable. D’autres ont réussi à éviter leur extradition aux Etats-Unis, comme le Trinidadien Jack Warner, ancien vice-président de la FIFA, ou Marco Polo Del Nero, toujours en liberté au Brésil, même s’il a été exclu à vie de toute activité dans le football.

Fin août, le Paraguayen Juan Angel Napout, ex-président de la confédération de football d’Amérique du Sud, la Conmebol, a écopé d’une peine de neuf ans de prison. Peu avant, toujours au mois d’août, l’ex-patron de la Confédération brésilienne, José Maria Marin, avait lui été condamné à quatre ans de prison.

Outre les autres personnes dans le viseur de la justice américaine, le patron du PSG et de BeIN Media, le Qatari Nasser Al-Khelaïfi, et l’ex-adjoint de M. Blatter, le Français Jérôme Valcke, sont accusés par la justice suisse de corruption autour de l’attribution de droits télévisés pour les Coupes du monde 2026 et 2030. Des accusations qu’ils démentent.