L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Jeune Ethiopienne de 14 ans, Fortuna est recueillie par une communauté de religieux catholiques vivant dans les Alpes suisses. Elle fait la rencontre d’un autre réfugié, Kabir, un Africain beaucoup plus âgé qu’elle et dont elle tombe amoureuse. Une série d’événements viendra secouer le quotidien du refuge et ébranler les principes qui régissent habituellement la vie des chanoines.

Surmoi d’auteur

Dans sa volonté de fictionnaliser le sort des réfugiés, Fortuna s’alourdit d’un gigantesque surmoi d’auteur visible dès les premières minutes du film : noir et blanc tout à fait dispensable, plans systématiquement surcadrés, violons et citation de l’Evangile en ouverture. La première pierre du récit est à peine posée que nous voilà déjà sommés d’être impressionnés, tenus en respect par tant de solennité.

Et celle-ci traduit une incapacité du réalisateur à aborder son récit et ses personnages frontalement, sans les plonger préalablement dans une marmite d’esprit de sérieux. Les joies et les malheurs des personnages sont comme étouffés par cette épaisse couche d’auteurisme néo-bergmanien qui barre la route à une quelconque forme d’empathie de notre part.

Bande-annonce officielle FORTUNA de Germinal Roaux
Durée : 01:59

Film belge et suisse de Germinal Roaux. Avec Kidist Siyum Beza, Bruno Ganz, Patrick d’Assumçao (1 h 46). Sur le Web : www.nourfilms.com/fortuna