Ethylotest installé à bord d’un bus, à Paris en août 2015. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Un décret instaurant notamment un durcissement des sanctions pour les « refus de priorité » aux piétons et élargissant le recours aux éthylotests antidémarrage (EAD) a été publié, a annoncé mercredi 19 septembre la Sécurité routière.

Ces mesures font partie d’un plan annoncé par le premier ministre lors d’un conseil interministériel de sécurité routière en janvier, comportant également le très controversé abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central, effectif depuis le 1er juillet.

  • Protéger les piétons

6 points pour ne pas céder le passage à un piéton

Un automobiliste se verra désormais retirer six points, au lieu de quatre actuellement, s’il ne cède pas le passage à un piéton « s’engageant régulièrement dans la traversée d’une chaussée ou manifestant clairement l’intention de le faire ». La constatation de cette infraction peut par ailleurs se faire par simple vidéo-verbalisation, via des caméras de surveillance.

Cette mesure vise à réduire la mortalité des piétons. En 2017, 519 ont été tués dans un accident et plus 11 070 ont été blessés.

  • Des éthylotests contre l’alcoolémie

Une autre mesure vise à étendre le recours aux éthylotests antidémarrage, pour lutter contre l’alcoolémie au volant. Au 1er janvier 2019, toute personne interceptée avec une alcoolémie supérieure à 0,8 g/l et inférieure à 1,8 g/l sera « éligible » à ce dispositif, branché sur le circuit d’alimentation du véhicule et dans lequel il doit souffler pour pouvoir démarrer.

Au lieu de voir son permis suspendu, le contrevenant pourra être autorisé, par décision préfectorale dans les trois jours, à continuer à conduire des véhicules équipés d’EAD, que ce soit le sien ou un autre véhicule (d’entreprise par exemple). L’installation du dispositif (1 300 euros environ ou location de 100 euros par mois) sera à sa charge.

100 euros/mois à la charge de l’automobiliste

Aujourd’hui, les EAD ne sont proposés qu’au tribunal ou, dans quatre départements expérimentaux (Nord, Marne, Drôme, Finistère), par les commissions médicales administratives des préfectures, « mais cela intervient bien trop tard et les contrevenants y renoncent », explique le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe.

« L’objectif est d’éviter, par la rapidité de la décision, le déclassement causé par la perte du permis, notamment pour aller travailler. L’EAD est un outil reconnu contre la récidive d’alcool au volant. On espère qu’en développant l’usage, son prix baisse et amorce ainsi un cercle vertueux. »

D’ici sa généralisation l’an prochain, cette mesure sera expérimentée dans six départements (dont le Finistère et la Réunion) « afin d’affiner le dispositif et les procédures », a précisé M. Barbe.