Le chanteur marocain Saad Lamjarred lors d’un concert en Tunisie en juillet 2016. / FETHI BELAID / AFP

Une campagne visant à bannir des ondes Saad Lamjarred a été lancée sur les réseaux sociaux au Maroc après le placement en détention provisoire en France, mardi 18 septembre au soir, du chanteur, inculpé dans une nouvelle affaire de viol.

L’écho des deux mots-clés #masaktach (« on ne se tait pas ») et #LamjarredOut a poussé certains médias à prendre publiquement leurs distances vis-à-vis du chanteur de 33 ans qui a fait l’objet de trois inculpations pour viol, en octobre 2016, en avril 2017 et fin août 2018. « Radio 2M, d’un commun accord avec toute l’équipe, ne fait plus la promotion de Saad Lamjarred depuis que l’affaire est aux mains de la justice », a ainsi écrit cette station musicale publique sur Twitter.

Quant au patron de Hit Radio, Younes Boumehdi, il a dans un premier temps annoncé que les titres de Saad Lamjarred ne seraient plus diffusés sur la station musicale, qui compte parmi les plus écoutées au Maroc, avant de préciser dans la matinée de mercredi qu’une décision finale serait prise après un sondage des auditeurs. « Ils auront le dernier mot », a-t-il dit, cité par un média local.

Clip d’anniversaire

Mercredi, le site arabophone Hesspress a publié une caricature du chanteur avec pour légende « Salina salina » (« C’est fini, c’est fini »), en référence à son plus grand succès commercial, qui évoque une rupture amoureuse.

La pop star, dont les clips engrangent des millions de vues sur YouTube, avait été invitée à chanter dans le dernier clip d’anniversaire du roi Mohammed VI, avec toute une palette d’artistes locaux. Fin août, le compte officiel du producteur RedOne se félicitait du succès de ce titre intitulé « Happy Birthday Sidna ».

Déjà mis en examen dans deux affaires de viol, Saad Lamjarred a été interpellé fin août à Saint-Tropez, sur la Côte d’Azur, après la plainte d’une jeune femme rencontrée dans une soirée. Inculpé deux jours plus tard, il avait été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire français et dépôt d’une caution de 150 000 euros. Après appel du parquet, il a finalement été placé mardi soir en détention provisoire.