La casa na Gateira, au Portugal. / NETFLIX

Netflix, à la demande, série documentaire

La première saison de The World’s Most Extraordinary Homes (« les plus extraordinaires maisons du monde ») se composait de quatre parties thématiques : « Montagne », « Forêt », « Bord de mer » et « Troglodyte », au cours desquelles deux Britanniques, l’architecte Piers Taylor et la comédienne Caroline Quentin, se déplaçaient en Espagne, en Amé­rique du Nord, en Suisse, en Nouvelle-Zélande, etc.

Cette deuxième saison est constituée de deux parties de quatre épisodes chacune, dont Netflix vient de rendre disponible la première (2A). Cette fois-ci, la thématique n’est plus le type d’habitat, mais le pays. Les quatre premiers visités sont le Portugal, la Suisse, le Japon et les Etats-Unis (Etat de Floride). La deuxième partie (2B) concernera l’Espagne, l’Inde, la Norvège et Israël.

L’architecte fait office de savant, complétant ce qui pourrait n’être qu’une visite guidée chez des millionnaires par d’instructifs rappels historiques et des croquis explicatifs. La comédienne tient le rôle de la novice, qu’elle surjoue d’ailleurs avec force hurlements de surprise extasiée qui, si elle n’était pas aussi drôle et sympathique, pourraient être horripilants.

On est naturellement époustouflé, voire légèrement scandalisé, par le privilège que représentent aux yeux du commun des ­mortels certaines de ces maisons d’exception, aux budgets en général faramineux, construites sur des sites à la vue soufflante.

Suite de splendeurs

Comme celle dont jouit, en Suisse, la demeure d’un collectionneur d’automobiles Porsche « vintage », garées dans un sous-sol aménagé dans la roche excavée, qui par ailleurs soutient une construction d’avant-garde surplombant un lac. Cette vue impressionne tant miss Quentin qu’elle cesse même de hurler son bonheur visuel pendant quelques instants.

D’autres sites sont moins spectaculaires, comme celui de cette maison de verre coincée entre une voie de chemin de fer et une route. Certes, le bruit est inaudible grâce à la triple épaisseur des parois vitrées, mais on déconseillera cet aquarium aux claustrophobes – à moins qu’ils soient exhibitionnistes.

Tout ébaubi qu’on est par cette suite de splendeurs, on note que beaucoup de ces maisons ont l’air de revisiter sous forme de cliché l’esthétique de celles qu’on trouvait déjà il y a un siècle, conçues par des architectes modernistes (toits plats, porte-à-faux, éléments cubiques et rectangulaires, surfaces blanches).

Des pièces sublimes, mais tellement vues

Quant à l’intérieur, rares sont les demeures à ne pas être garnies de mobilier de Charles Eames, Mies van der Rohe, Le Corbusier, Sigurd Resell et Hans Wegner… Des pièces sublimes, épurées, mais tellement vues dans ce genre d’espaces vides, transparents, nus qu’elles deviennent la caricature d’un arte povera de l’aménagement intérieur pour gros comptes en banque.

De sorte qu’on respire enfin lorsqu’on découvre la décoration pas du tout « chic » d’une agrégation de maisons en forme de tipis construite par un jeune architecte japonais pour sa mère, qui y anime un restaurant pour personnes âgées du coin : chaises dépareillées, paravent faussement ancien, bibelots « de mauvais goût », etc.

On avouera cependant que la jalousie nous rend moqueur – ce qu’est à l’occasion Caroline Quentin en qualifiant de « butch » (« macho ») le design d’une maison, ajoutant : « Je pourrais exfolier les peaux mortes de mes bras en les frottant sur ces murs de ­béton… » Car il y a de quoi baver d’envie à la vue de ces demeures d’exception.

The World’s Most Extraordinary Homes, saison 2 (GB, 2018, 4 × 46 min.).