De gauche à droite : Pierre Gasly (Toro Rosso), Daniel Ricciardo (Red Bull), Fernando Alonso (McLaren) et Carlos Sainz Jr (Renault). / GEERT VANDEN WIJNGAERT / AP

A l’approche du Grand Prix de Russie, dimanche 30 septembre, et à six courses de la fin du championnat de formule 1, le mercato des pilotes s’éclaircit, alors que Helmut Marko, responsable de la filière Red Bull, fait monter le suspense en promettant, jeudi 20 septembre, de faire une annonce à Sotchi. En attendant, sur les dix écuries du plateau, six ont officialisé leurs équipes pour 2019.

En tête des classements et des certitudes, le maintien des pilotes Mercedes, Lewis Hamilton, quadruple champion en titre, et Valtteri Bottas (4e). L’équipe est également bouclée chez Ferrari, depuis l’annonce du recrutement, au côté de l’Allemand Sebastian Vettel, du Monégasque Charles Leclerc. Poussé hors de Ferrari, le Finlandais Kimi Räikkönen s’offre, à 38 ans, un petit peu de « rab » chez Sauber, écurie avec laquelle il a débuté en 2001. L’expérience du Finlandais sera alliée au jeune talent italien de 24 ans Antonio Giovinazzi.

Verstappen-Gasly, duo prometteur

Derrière, Red Bull (motorisé par Honda) a surpris en annonçant le 20 août le recrutement du Normand Pierre Gasly (22 ans). Il quitte Toro Rosso, la pépinière Red Bull, pour remplacer Daniel Ricciardo, parti chez Renault, au côté de Max Verstappen (21 ans le 30 septembre) dans la Top team.

Les deux pilotes se connaissent, ils se sont souvent affrontés sur les pistes de kart, finissant souvent ensemble dans le bac à gravier. Depuis, ils ont grandi, et leur conduite agressive n’empêche pas « un profond respect mutuel », assure Pierre Gasly. Ce qui fait du duo Red Bull le plus prometteur de la saison 2019. En forme, Max Verstappen aborde d’ailleurs la course de Sotchi en dauphin de Lewis Hamilton pour la première fois de la saison.

De gauche à droite : Sebastian Vettel et  Kimi Raikkonen (Ferrari), et Lewis Hamilton  (Mercedes). / STEFANO RELLANDINI / REUTERS

Actuel 4e au classement constructeur, Renault s’enorgueillit d’avoir réalisé le coup de l’été en débauchant Daniel Ricciardo, pour faire équipe avec Nico Hülkenberg en 2019. En réalité, le Losange prend des risques. D’abord, en s’offrant le 6e pilote du championnat, le team français s’engage implicitement à lui fournir une voiture d’un niveau de performance comparable, ce qui pour l’instant n’est pas le cas. Ensuite, financièrement : selon le Daily Express, l’Australien percevra 35 millions de dollars (30 millions d’euros) annuels.

En milieu de tableau, McLaren a également terminé son marché estival, en annonçant, le 3 septembre, l’arrivée au côté de Carlos Sainz Jr de Lando Norris, Britannique de 18 ans, pur produit de la filière Carlin de McLaren. Ils succèdent à Fernando Alonso, qui courra le championnat du monde d’endurance en 2019, et à Stoffel Vandoorne.

Parmi les écuries encore « ouvertes », Racing Point Force India (à moteur Mercedes) n’a pas officialisé le dialogue enregistré devant les médias internationaux en marge du Grand Prix de Monza entre le Français Esteban Ocon et Sebastian Vettel, annonçant la non-reconduction du premier et le maintien de Sergio Perez, capable d’apporter de l’argent.

L’arrivée du Canadien Lance Stroll dans l’équipe, dont le rachat a été mené par son père, Lawrence Stroll, est en revanche une certitude. Seule la date reste à préciser.

De gauche à droite : Marcus Ericsson (Sauber), Max Verstappen (Red Bull), Stoffel Vandoorne (McLaren) et Lance Stroll (Williams). / GEERT VANDEN WIJNGAERT / AP

Chez Williams, le baquet du jeune pilote canadien reste donc vacant en 2019. Une disponibilité, à six courses de la fin du championnat, que l’écurie britannique, au bord du gouffre financier, tente de monnayer au maximum auprès de Mercedes, pour y imposer son protégé Esteban Ocon, ou auprès des Russes, pour y maintenir Sergey Sirotkin.

Romain Grosjean pénalisé

Même flou entretenu chez Haas, à la lutte pour la 4e place constructeur avec Renault et McLaren. L’écurie américaine ne devrait pas trancher avant la dernière course afin de maintenir une pression maximale sur ses équipes et ses pilotes. Une pression pas toujours facile à gérer. Ainsi le Franco-Suisse de Haas Romain Grosjean a encore écopé de cinq secondes de pénalité le 16 septembre à Singapour pour ne pas avoir laissé passer assez vite la Mercedes de Lewis Hamilton — les pilotes plus lents sont obligés de se laisser doubler, sans les entraver, par les plus rapides ; pour leur signaler cette obligation, un drapeau bleu est agité.

Or, le patron de Haas, Guenther Steiner, a prévenu : dans son écurie il y a de la place pour un seul Français. S’il ouvre la porte à Esteban Ocon, ce sera au détriment de Romain Grosjean.

Toro Rosso, pour sa part, entretient le suspense. Helmut Marko, responsable de la filière Red Bull, a promis d’annoncer, en marge du Grand Prix de Russie, le nom d’un de ses deux pilotes pour 2019. Parmi les prétendants, citons Stoffel Vandoorne, dont le contrat chez McLaren n’est pas renouvelé, et Brendon Hartley, le Néo-Zélandais de 28 ans, champion d’endurance en 2015 et 2017, à moins que l’écurie motorisée par Honda ne décide de donner sa chance à un pilote japonais.

Quant à Esteban Ocon, « s’il n’avait pas de contrat avec Mercedes, il n’y aurait aucun doute, il serait un candidat de premier choix pour Toro Rosso. Mais Red Bull n’investira pas dans un pilote Mercedes, et je n’imagine pas l’inverse non plus », a répondu le patron de Red Bull, Christian Horner, le 6 septembre.