L’« Aquarius » risque de perdre son pavillon panaméen dès son arrivée dans un port. / PAU BARRENA / AFP

L’Aquarius, navire de secours en mer qui a recueilli onze personnes jeudi 20 septembre, puis quarante-sept dans la nuit de samedi 22 à dimanche 23, est en route vers Marseille et demande aux autorités françaises d’autoriser « à titre exceptionnel » le débarquement de ses passagers.

« C’est la seule option que nous avons » pour permettre à l’Aquarius, « dernier navire » civil dans la zone, « de continuer sa mission » de sauvetage de migrants, a argué Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS Méditerranée, l’ONG qui affrète le navire, lors d’une conférence de presse à Paris. Marseille, port d’attache de l’Aquarius, « est le seul port envisageable pour qu’il puisse repartir », a-t-il ajouté.

« Nous avons alerté d’autres pays, mais nous avons du mal à imaginer que la France puisse refuser, compte tenu de la situation humanitaire », a dit Francis Vallat, président de l’ONG en France. Sans préjuger de la réponse, il a assuré qu’à aucun moment les autorités « ne [les] ont dissuadés de monter vers Marseille ».

Situation « extrêmement critique »

Le Panama a annoncé vendredi sa décision de retirer son pavillon à l’Aquarius, expliquant que l’Italie lui avait signalé un comportement du navire contrevenant au droit international. Ce serait la deuxième fois que l’Aquarius perdrait son pavillon après le retrait, cet été, de celui de Gibraltar.

« C’est du jamais-vu et en soi un scandale », a déclaré M. Vallat, demandant au Panama « de revenir sur sa décision » et sinon aux Etats européens de fournir un pavillon à l’Aquarius. La situation est selon lui « extrêmement critique » puisque « nous risquons de perdre le pavillon du Panama au moment où nous toucherons terre ».

Une situation qui risque d’empirer après l’accrochage, dans la nuit de samedi à dimanche, avec des gardes-côtes libyens. Ceux-ci avaient en effet ordonné à l’Aquarius de les laisser prendre en charge un bateau en difficulté, mais l’équipage du navire de secours estimait que l’urgence était telle qu’il ne pouvait attendre.