Le 24 septembre 2018, au large de la Libye à hauteur de la ville de Khoms. À cet endroit une embarcation en détresse avait été signalée dimanche avec une centaine de personnes à son bord. / SAMUEL GRATACAP POUR LE MONDE

Les négociations européennes ont commencé, mardi 25 septembre, pour tenter de trouver une solution d’accueil aux 58 migrants actuellement à bord du navire Aquarius. Le gouvernement portugais a annoncé dans l’après-midi s’être mis d’accord avec la France et l’Espagne pour accueillir dix des migrants secourus en mer Méditerranée, sans préciser où ils pourraient être débarqués.

Menacé de ne plus pouvoir prendre la mer après la décision du Panama de lui retirer son pavillon, l’Aquarius avait demandé plus tôt à la France l’autorisation exceptionnelle de débarquer les 58 migrants, parmi lesquels 17 femmes et 18 mineurs, qu’il a recueillis au large de la Libye.

Mais le gouvernement français a suggéré que le navire qui vogue en Méditerranée les débarque à Malte plutôt qu’à Marseille comme il en a demandé l’autorisation, selon une source du palais de l’Élysée, Paris espérant une réponse européenne « dans la journée ».

« On est clair sur le fait qu’il ne faut pas faire quatre ou cinq jours de mer (…) Il faut le faire débarquer rapidement et il est aujourd’hui proche de Malte ».

Paris veut « une solution européenne »

Fidèle à des principes posés lors d’un conseil européen, les 28 et 29 juin, la France a répété qu’elle préférait « chercher une solution européenne » pour répartir les migrants de l’Aquarius, plutôt que de lui ouvrir unilatéralement un de ses ports.

Sollicitées, l’Italie et Malte ont déjà indiqué ne pas vouloir accueillir le bâtiment affrété par les associations SOS-Méditerranée et Médecins sans frontières, et lui ont fermé leurs ports, pourtant plus proches que Marseille.

Sur BFMTV, Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, avait déjà fermé la porte à l’accueil de l’Aquarius. « Il y a des règles européennes : un bateau de migrants doit accoster vers la côte européenne la plus proche. Aujourd’hui, ce n’est pas le port de Marseille qui est le plus proche ». En conséquence, « pour l’instant, elle (la France) dit non, parce que si nous voulons avoir une politique migratoire cohérente, il faut respecter les règles européennes ».