Les Bleues devront se méfier de Kia Nurse et des Canadiennes. / FIBA.com

Après deux victoires en deux matchs – dans de grandes largeurs face à la Corée du Sud (89-58) puis de justesse contre la Grèce (75-71) –, l’équipe de France féminine de basket affronte, mardi 25 septembre, le pays de l’inventeur de ce sport. Si c’est à Springfield, dans le Massachusetts (Etats-Unis), que s’est déroulé le premier match de basket de l’histoire, c’est à un Canadien, James Naismith, que l’on doit cette initiative de mettre un ballon dans un panier. Les vainqueures de la rencontre (21 h 30 sur Canal+ Décalé) obtiendront la première place du groupe A et, avec elle, une qualification directe pour les quarts de finale, doublée de l’assurance d’éviter de se retrouver sur la route des favorites américaines et espagnoles avant la finale.

« La première place du groupe, c’est l’objectif, a souligné l’ailière des Bleues Diandra Tchatchaouang sur RMC. Cela te fait jouer un match de moins, et derrière tu rencontres les autres premiers le plus tard possible. Donc contre le Canada, c’est une première finale. »

Une rencontre où les Françaises s’attendent à être poussées dans leurs retranchements par une équipe à la feuille d’érable à la progression constante. Cinquièmes au classement mondial (deux rangs derrière les Françaises), les joueuses de Lisa Thomaidis ne cachent pas leurs ambitions.

« Notre objectif, c’est la première place du groupe. Et cela passe par une victoire sur la France, a déclaré à L’Equipe l’intérieure de l’ASVEL Michelle Plouffe. Et l’objectif suivant, c’est d’être sur le podium. »

« Equipe athlétique avec une grosse intensité défensive »

Larges vainqueures de leurs deux premiers matchs, sur les ailes de la star du pays, Kia Nurse, intenable (20,5 points de moyenne), les Canadiennes proposent aux joueuses de Valérie Garnier un jeu qu’elles n’apprécient guère, fondé sur le défi physique. « Je sais qu’elles n’aiment pas nous jouer car on a un jeu très physique », relève l’entraîneuse canadienne, Lisa Thomaidis. « C’est une équipe athlétique, avec une grosse intensité défensive, une présence au rebond, complète son homologue française. Une équipe qui nous ressemble un peu. »

Cette similarité se retrouve dans la composition de l’équipe, où des jeunes pousses – six Canadiennes découvrent le niveau mondial – côtoient des joueuses expérimentées. Par ailleurs, quatre d’entre elles évoluent dans des clubs de l’Hexagone. « On ne les craint pas, mais on a conscience qu’elles jouent bien au basket, estime Tchatchouang. Elles jouent dur, avec leurs forces et des atouts physiques que l’on ne peut ignorer. »

Opposées à deux reprises en matchs de préparation, la France a remporté les deux confrontations, mais a souffert lors de la dernière, il y a dix jours (72-68). « Cela a été un match difficile, et cela va être encore plus dur », prévient Tchatchouang.

Car ce Canada aspire à grandir. Longtemps, le basket y a souffert de la comparaison avec son puissant voisin du sud. Impossible de lutter face à l’omniprésence – sportive et culturelle – de la NBA. Mais depuis quelques années, la balle orange se développe au Canada et taquine même l’omniprésence du hockey. Elle occupe désormais le troisième rang des sports collectifs chez les jeunes – derrière le football et le hockey.

Une étude, publiée en 2014, montre que ce sport se développe notamment par le biais des nouveaux arrivants sur le sol national. Désormais, chez les femmes comme chez les hommes, les plus gros prospects (espoirs) du pays sont recrutés par les meilleures universités américaines, et percent en WNBA et NBA.

Nombreuses sniper à trois points

« Nous avons vraiment réalisé beaucoup de progrès ces dernières années, confirme Kia Nurse, qui évolue dans la ligue nord-américaine. Notre équipe a un noyau de six ou sept joueuses qui se connaissent très bien, avec de nombreuses bonnes tireuses à trois points, capables de marquer 30 points. Cette particularité de notre équipe nous rend très dangereuses. »

La joueuse des New York Liberty, qui évolue depuis 2015 – et ses 19 ans – sous les couleurs nationales, espère faire franchir à son pays le stade des quarts de finale « pour avoir une chance de viser une place sur le podium ». Aux Jeux olympiques de Rio, elle se souvient que la France avait sorti ses partenaires à ce stade de la compétition.

« On devrait voir des choses différentes de la part de la France, évidemment qu’elles ne nous ont pas tout montré la dernière fois, anticipe la coach canadienne Lisa Thomaidis dans L’Equipe. Et j’espère qu’on aura aussi des choses en réserve. »

Les Françaises sont prévenues, pas question de rééditer la performance défensive approximative proposée face à la Grèce. « Contre le Canada, il faudra faire quatre quart-temps, ne pas rater le début, bien terminer, avertit Valérie Garnier. Pour être à la hauteur, il faudra élever notre niveau de jeu dans l’intensité défensive, relever le défi physique et contrôler le rebond. » De l’importance d’être constantes.