Brett Kavanaugh devant la Commission judiciaire du Sénat, le 6 septembre 2018. / Alex Brandon / AP

Nouvel élément contre Brett Kavanaugh, le candidat de Donald Trump à la Cour suprême américaine. Une femme dit avoir été témoin de comportements sexuels abusifs de Brett Kavanaugh au début des années 1980 et avoir elle-même subi un viol collectif en 1982, durant lequel il était présent.

Après les accusations d’agressions sexuelles de Christine Blasey Ford, qui doit témoigner le 27 septembre devant la commission judiciaire du Sénat, puis celles de Deborah Ramirez, qui s’est dite prête à témoigner mais n’a, pour le moment, pas été conviée, il s’agit de la troisième accusation contre Brett Kavanaugh.

Dans une déclaration sur l’honneur rendue publique mercredi 26 septembre par son avocat, Julie Swetnick dit avoir participé à des fêtes avec Brett Kavanaugh, durant lesquelles celui-ci buvait excessivement et perpétrait des agressions verbales et sexuelles envers de nombreuses femmes, « ciblant » des personnes vulnérables, car venues « seules à une fête ou timides ».

« Incapable de me défendre »

Elle dit être convaincue que Brett Kavanaugh et ses amis droguaient des filles pour abuser d’elles et affirme avoir vu « des garçons faisant la queue devant des chambres durant des fêtes, attendant leur tour avec une fille ». Elle dit avoir elle-même été victime d’un viol collectif, où Brett Kavanaugh était présent : « J’étais incapable de me défendre. Je pense que j’ai été droguée avec de la méthaqualone [un sédatif] ou un produit similaire placé dans ma boisson », déclare-t-elle.

« Nous demandons une enquête du FBI concernant ces accusations, dit Michael Avenatti, l’avocat de l’accusatrice, qui est aussi celui de Stormy Daniels, l’actrice de films pornographiques disant avoir eu une liaison avec le président républicain. Brett Kavanaugh ne doit pas être investi sans une enquête complète. »

Le magistrat conservateur a immédiatement dénoncé une attaque venue de « la quatrième dimension. Je ne la connais pas et cela n’a jamais eu lieu. »

Pas convaincus, les démocrates ont immédiatement demandé la suspension du processus de confirmation du juge, exigeant une enquête du FBI sur l’ensemble des accusations. Le chef des sénateurs démocrates, Chuck Schumer, a même demandé que le magistrat retire sa candidature.

Mardi 25 septembre, Donald Trump avait commenté les accusations de Deborah Ramirez visant son candidat à la Cour suprême, disant que celle-ci « n’a rien » contre lui. « Elle admet qu’elle était saoule, totalement confuse », « elle admet des trous de mémoire », a-t-il encore dit.