Histoire, mercredi 26 septembre à 20 h 40, documentaire

Depuis plus de trois mille ans, le grand temple d’Abou Simbel fait fièrement face aux eaux du Nil. Situé au fin fond de l’Egypte, non loin de la frontière soudanaise, ce majestueux sanctuaire consacré à Ramsès II a bien failli disparaître à jamais. En effet, en 1954, le président Nasser avait décidé de lancer la construction d’un immense barrage près d’Assouan, afin de maîtriser les caprices du fleuve comme ses multiples crues qui détruisaient au passage d’innombrables hectares de récoltes. Ainsi, cet ouvrage vital pour le développement du pays devait permettre une parfaite irrigation des terres et une meilleure production électrique. Mais ce chantier colossal nécessitait de sacrifier des vestiges antiques. Et pas n’importe lesquels…

Faire vite

Toute une partie d’une région d’Egypte, la Nubie, allait être inondée et, avec elle, d’inestimables monuments datant de l’époque glorieuse des pharaons – dont Abou Simbel – se retrouveraient engloutis. Mais pour les égyptologues du pays et étrangers, comme la Française Christiane Desroches Noblecourt, il était impossible de laisser ce riche patrimoine disparaître sous les eaux : il fallait à tout prix trouver une solution pour le préserver. En 1960, la jeune Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), alors dirigé par le haut fonctionnaire René Maheu, lança un appel à la communauté internationale pour sauver les temples de Nubie.

Des ingénieurs et des architectes du monde entier se mobilisèrent, mais il fallait faire vite : les travaux du barrage avaient débuté et il ne restait que quelques années pour mettre en œuvre un plan de sauvegarde des temples. Les méthodes les plus invraisemblables avaient été alors utilisées pour y arriver. C’est ainsi que celui d’Abou Simbel avait été démonté pierre par pierre. Les statues géantes et les fresques intérieures avaient été découpées à la scie puis remontées à l’identique plus en hauteur, à l’abri de la future montée des eaux. Ce documentaire explique, à travers des images d’archives, comment les plus beaux vestiges de la Nubie ont pu être préservés. On peut voir des milliers d’hommes travailler dans des conditions épouvantables, s’atteler à déplacer une partie de l’Histoire. C’est aussi à ce moment-là qu’est véritablement née la notion de « patrimoine universel ».

Egypte. Les temples sauvés du Nil, d’Olivier Lemaître (France, 2018, 90 min).