C’est une nouvelle fonctionnalité qui a généré beaucoup de confusion, quelques protestations et un léger retour en arrière de Google. Dimanche 23 septembre, Matthew Green, chercheur en cryptographie, a remarqué et dénoncé une modification du navigateur Google Chrome, le plus utilisé du monde.

Si jusqu’ici les utilisateurs avaient le choix de se connecter ou non à un compte Chrome (ce qui leur permettait par exemple de synchroniser des favoris d’un appareil à l’autre), la version 69 du navigateur, elle, connectait automatiquement toute personne s’étant connectée par ailleurs à un service de Google. Par exemple, un internaute ayant ouvert une session Gmail ou YouTube (services de l’écosystème Google) se voyait automatiquement connecté à un compte Chrome, sans autorisation préalable.

La nouveauté, et le texte critique publié par Matthew Green, a généré des inquiétudes parmi les utilisateurs de Chrome, appréciant, jusqu’ici, de pouvoir utiliser leur navigateur sans être forcément connectés à un compte Chrome. Ceux-ci craignaient notamment que les données recueillies par le navigateur (comme l’historique de navigation) soient automatiquement transmises à Google et associées à leur compte. Pour Matthew Green, le fait que Google se permette d’effectuer un tel changement sans en avertir les utilisateurs, ni leur demander l’autorisation, est par ailleurs de nature à rompre la confiance.

Google s’explique

Après quelques jours de débats en ligne, Google a finalement réagi et fait machine arrière, mercredi 26 septembre, en annonçant l’ajout d’une fonctionnalité permettant aux utilisateurs de bloquer la connexion automatique à Chrome. Elle sera intégrée à la prochaine version du logiciel, Chrome 70, qui sera disponible mi-octobre.

Google a aussi voulu se montrer rassurant, expliquant qu’être logué à Chrome n’activait pas automatiquement la synchronisation. « Les utilisateurs qui veulent que des données comme leur historique de navigation, leurs mots de passe ou leurs marque-pages soient accessibles sur d’autres appareils doivent effectuer une action supplémentaire, en activant la synchronisation », précise Google dans son communiqué.