Brett Kavanaugh lors de son audition devant la commission judiciaire du Sénat américain, le 27 septembre 2018, à Washington. / POOL / REUTERS

Première étape franchie pour Brett Kavanaugh. Le candidat de Donald Trump à la Cour suprême a reçu l’aval d’un premier vote, vendredi 28 septembre, celui de la commission judiciaire du Sénat. Le vote a été serré : onze sénateurs lui ont accordé leur confiance contre dix.

Jeff Flake, le sénateur républicain qui a fait pencher la balance en sa faveur, a précisé qu’il demandait une enquête du FBI sur les allégations d’agression sexuelle à l’encontre de Brett Kavanaugh. Il s’est justifié en disant :

« Le pays est en train de se déchirer et nous devons nous assurer d’une procédure en bonne et due forme ».

Le vote final du Sénat sur sa nomination, ou non, à la Cour suprême pourrait être reporté d’une semaine afin que l’enquête éventuelle du FBI puisse être achevée, si les dirigeants républicains du Sénat acceptent cette demande. Au Sénat, les républicains disposent d’une courte majorité de 51 sièges, dont celui de M. Flake, contre 49 pour les démocrates, et ne peuvent se permettre qu’un désistement.

M. Flake a expliqué vendredi matin pourquoi il voterait pour M. Kavanaugh lors du vote de la commission. Le juge conservateur de 53 ans a rejeté en bloc les accusations d’agressions sexuelles le visant après le témoignage poignant d’une de ses victimes présumées.

« J’ai quitté l’audition hier [jeudi], avec autant de doutes que de certitudes. Ce dont je suis certain, c’est que notre système judiciaire offre une présomption d’innocence aux personnes accusées, en l’absence de preuves vérifiées ».

Journée chargée en émotions

Dès jeudi soir, Donald Trump avait réaffirmé son soutien à son candidat. Et le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, se disait « fier de voter pour confirmer le juge Kavanaugh quand le Sénat votera en séance plénière dans les prochains jours ».

La journée avait été chargée en émotion, avec le témoignage de Christine Blasey Ford, qui accuse le candidat d’agression sexuelle en 1982, quand elle avait 15 ans et lui 17. En larmes, elle avait détaillé les faits et s’était déclarée sûre « à 100 % » de l’identité de son agresseur.

Une heure après, Brett Kavanaugh avait à son tour été auditionné, clamant son innocence et dénonçant « un coup monté ». En plus de Christine Blasey Ford, ce juge est accusé par deux autres femmes, qui n’ont pas témoigné devant la commission judiciaire, d’agressions sexuelles au début des années 1980.

Kavanaugh agresseur ? Sa stratégie de défense est bien connue aux États-Unis
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