A 38 ans, Ann Wauters entend jouer un mauvais tour à la France. / FIBA.com

« Sans pression ». L’équipe de France est prévenue. Au moment d’affronter cette dernière en quarts de finale de la Coupe du monde féminine de basket, vendredi 28 septembre à Tenerife (18 h 30, heure française, sur Canal+ Décalé), les « Belgian Cats » s’avancent sans complexe. Il faut dire que, pour la première participation de son histoire à la Coupe du monde, la sélection belge peut s’enorgueillir d’une série brûlante. Les joueuses de Philip Mestdagh sont sorties premières, à la surprise générale, de leur groupe en phase de poule, battant notamment, au buzzer, le pays organisateur, l’Espagne.

Troisièmes du dernier Euro (derrière l’Espagne et la France), les Belges ne minimisent pas l’ampleur de la tâche qui les attend. Au contraire. « La France dispose de beaucoup de joueuses de taille, constate l’entraîneur belge. Elles sont physiques, jouent très bien au basket et sont surtout très costaudes à l’intérieur. »

Mais celui par qui le renouveau du basket belge est advenu – associé à une génération montante – sait ce que son équipe doit faire pour l’emporter. « L’équipe de Turquie a bien essayé de répondre à leur pression, mais elle manquait de taille et n’a peut-être pas utilisé assez les shoots à distance pour tenter d’inquiéter plus la France. Nous avons sans doute cette option dans notre équipe. »

Les deux tours de Flandres

Il faut remonter à 2007 pour retrouver trace d’un affrontement franco-belge en compétition officielle. « Cela me file un coup de vieux », sourit l’inoxydable Ann Wauters, déjà présente à l’époque. « Cela fait très longtemps que la France n’a plus joué la Belgique, prolonge la coach française Valérie Garnier. En revanche, on connaît bien leurs joueuses, parce qu’on les rencontre dans les compétitions européennes en club ou parce qu’elles participent au championnat français. »

« On connaît l’équipe de France, c’est une machine », assène Anne Wauters. La plus ancienne des deux « tours des Flandres » – comme on l’a surnommée elle et la nouvelle merveille du basket belge, Emma Meesseman – sait de quoi elle parle. Ayant baroudé dans le championnat de France, elle connaît la plupart des Bleues.

« C’est un grand match. On a bien géré ses minutes lors des trois premiers matchs pour qu’elle soit prête vendredi. Elle va jouer jusqu’au bout face aux Françaises », insiste Philip Mestdagh. Pour ménager ses 37 printemps, le temps de jeu d’Ann Wauters a en effet été géré par l’entraîneur lors de la phase de groupe. Avec dans l’idée de réaliser une performance similaire – dans un style différent – à l’expérimentée gachette grecque Evanthia Maltsi face à la France (28 points).

Associée à Emma Meesseman, Ann Wauters entend tenir la dragée haute à la paire intérieure bleue Gruda-Miyem. Le duo qui prendra la mesure de son adversaire dans ce duel en altitude mettra son équipe sur de bons rails.

Maintenir la pression pendant quarante minutes

« Elles sont tellement fortes que, parfois, en remontant la balle, je me demande avec laquelle je dois jouer, sourit la pourvoyeuse en chef de balle aux tours jumelles belges, la meneuse Marjorie Carpréaux. Elles savent tout faire, elles ont un fort mental. »

« Ce sera un match très costaud contre une formation au style différent de l’Espagne, avec plus de taille, anticipe Ann Wauters, ancienne joueuse de Valenciennes et Villeneuve-d’Ascq. A nous de trouver des solutions avec notre équipe bien équilibrée. Si l’on est à notre meilleur niveau, je pense que l’on peut battre la France. »

Même constat côté français, où l’entraîneuse Valérie Garnier – qui a donné champ libre à ses joueuses jeudi – prévoit un « défi physique » contre les Belges.

Un défi auquel il faudra répondre en équipe. Outre ses individualités, la Belgique s’illustre depuis l’entame de la compétition par son état d’esprit. « Cette équipe communique par la voix et le geste, souligne Valérie Garnier. Leur langage corporel et vocal est vraiment très présent et elles en ont fait une force. Elles se nourrissent de moments et d’actions positifs. »

La coach française espère limiter ces moments en réalisant une performance que les Bleues ont peiné à fournir depuis le début du Mondial : maintenir une pression quarante minutes durant. C’est toujours une histoire de pression. La place en demi-finales – historique pour les deux équipes – est à ce prix.

France - Belgique, 18 h 30 à Tenerife, retransmis sur Canal+ Décalé