Au Brésil, les femmes dans la rue pour dire « jamais » au candidat d’extrême droite
Au Brésil, les femmes dans la rue pour dire « jamais » au candidat d’extrême droite
En tête des intentions de vote du premier tour de la présidentielle, le candidat de 63 ans a multiplié les saillies misogynes, homophobes et racistes.
Rassemblement à Sao Paulo, samedi 29 septembre. / STRINGER / REUTERS
Dans l’histoire récente du Brésil, c’est un mouvement féminin d’une ampleur inédite. « Lui jamais ! », ont scandé samedi 29 septembre des Brésiliennes descendues en nombre dans la rue pour exprimer leur opposition au candidat d’extrême droite à la présidentielle, Jair Bolsonaro.
L’offensive des femmes, lancée au début septembre par un groupe Facebook baptisé « Les femmes unies contre Bolsonaro », est devenue virale après une mobilisation massive sur les réseaux sociaux, au Brésil et à l’étranger. La chanteuse américaine Madonna a apporté son soutien sur Instagram à #EleNao (Lui, non), le mot-clé de ce mouvement en portugais.
« Cette candidature est néfaste »
En début d’après-midi à Rio, des milliers de femmes convergeaient vers la place Cinelandia. « Nous ne pouvons permettre une avancée du fascisme au Brésil. Cette candidature est néfaste », a écrit dans un message Ludimilla Teixeira, l’une des administratrices du groupe Facebook.
Les femmes de tout âge, de toute couleur de peau contre Bolsonaro à Sao Paulo. #EleNao #Brasil #Elections2018 https://t.co/EyHJh9Nlym
— gatinois4 (@gatinois)
Ces derniers mois, le candidat de 63 ans s’est rendu célèbre pour ses saillies misogynes, homophobes et racistes. L’ancien capitaine de l’armée a par exemple déclaré à une députée qu’elle ne « méritait pas » qu’il la viole, ou encore déploré la longueur des congés maternité. Le candidat d’extrême droite a également récemment justifié les salaires inférieurs des femmes à ceux des hommes tandis que le général Hamilton Mourao, vice-président sur son ticket, a provoqué un tollé en déclarant que les familles monoparentales sans figure paternelle étaient des « fabriques à individus non intégrés qui ont tendance à grossir les rangs des narcotrafiquants ».
Jair Bolsonaro arrive en tête des intentions de vote du premier tour de la présidentielle du 7 octobre. / STRINGER / REUTERS
« Pas prêt pour la démocratie »
Jair Bolsonaro arrive en tête des intentions de vote du premier tour de la présidentielle du 7 octobre. Il est sorti samedi matin de l’hôpital où il avait été admis début septembre, après avoir été poignardé lors d’un bain de foule, a annoncé l’établissement.
A peine sorti, le candidat n’a pas manqué de provoquer une nouvelle polémique : il a menacé de ne pas reconnaître le résultat des élections s’il n’était pas élu. « De ce que je vois dans la rue, je n’accepte(rai) pas un résultat aux élections qui soit différent de mon élection », a-t-il déclaré vendredi à la chaîne Bandeirantes. Bolsonaro « montre à nouveau qu’il n’est pas prêt pour la démocratie, il veut maintenir le pays divisé », a déclaré le candidat de centre droit Geraldo Alckmin, quatrième dans les sondages, à 10 %.
Le vote des femmes – 52% de l’électorat – va être crucial dans cette élection très imprévisible où le nombre d’indécis reste élevé. Mais le candidat Bolsonaro souffre d’un taux de rejet très élevé parmi les femmes, environ 50 % d’entre elles assurant qu’elles ne voteraient jamais pour lui.
Brésil: à Sao Paulo comme dans plus d une 20 aine de capitales regionales, les femmes, les gays et qqles hommes man… https://t.co/mTc9MujEKN
— gatinois4 (@gatinois)
Brésil : le moment où Jair Bolsonaro, favori de la présidentielle, est poignardé au milieu de la foule
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