Présentation de l’Audi e-tron, un SUV 100 % électrique, lors du Salon de l’automobile de Shanghaï, en avril 2017. / STR / AFP

Dix-huit modèles, cinq nouveautés, 2 216 mètres carrés de stand... La marque Volkswagen ayant boudé cette année les travées du Mondial de l’automobile, qui se tiendra du 2 au 14 octobre à Paris, Audi, filiale du groupe Volkswagen, sera le porte-drapeau du géant allemand dans le salon français.

A l’heure où de plus en plus de marques se posent la question de leur participation aux grands salons, Lahouari Bennaoum, directeur d’Audi France depuis le 1er mars, explique au Monde le choix du constructeur premium (1,9 million de véhicules vendus dans le monde en 2017, contre 6,2 pour sa grande sœur).

« C’est une excellente chose pour nous d’être au Salon de Paris cette année, car nous avons beaucoup de nouveautés à montrer, explique l’ancien patron de Skoda France, passé de PSA au groupe Volkswagen en 2015. Vous pouvez faire un événement à part pour lancer un véhicule. C’est très bien. Mais là, c’est un feu d’artifice : nous renouvelons nos berlines du segment le plus élevé, A8, A7, A 6 avec sa version break. Nous montrons le Q8, dernier-né et le plus luxueux de nos SUV [pour sport utility vehicle] haut de gamme. Nous dévoilons deux véhicules très importants pour le marché français : la toute nouvelle A1 et le Q3. Sans compter le très attendu SUV 100 % électrique, l’Audi e-tron, qui sera sur les routes au plus tard au début de l’année prochaine. »

« Jamais, dans l’histoire de notre marque, il n’y avait eu autant de renouvellements en si peu de temps, poursuit M. Bennaoum. Un salon comme Paris, qui fait environ 1 million de visiteurs, reste une vitrine de choix lorsque vous voulez mettre en avant tous ces véhicules. » Il faut dire qu’Audi doit s’efforcer de « parler » au marché français, sur lequel il a nettement reculé depuis le début de l’année (- 7 % à fin août contre + 9 % pour l’ensemble des immatriculations).

« Une opération de séduction utile »

Aux dires de Lahouari Bennaoum, le point de contact majeur avec des clients potentiels que constitue un grand salon international est un outil difficile à remplacer pour faire la pédagogie d’une marque en pleine transformation. « Nous en profitons pour expliquer à nos visiteurs que les changements se font dans le cadre d’un nouveau style intérieur, plus épuré.  Le salon reste une opération de séduction utile, il permet de tester l’appétence pour un prototype ou un design. Il ne faut pas sous-estimer le fait que beaucoup de personnes veulent voir les produits. »

Et puis, il y a l’électrique. Sur ce terrain, il faut « évangéliser » le client Audi, habitué à son puissant moteur thermique. Le salon est un vecteur qui s’y prête à merveille. « Nous pouvons rassurer en direct nos acheteurs potentiels, détaille M. Bennaoum. Nous expliquons que le nouveau SUV à batteries bénéficie de la technologie Quattro, familière à nos clients, qu’il offre une excellente autonomie de 400 kilomètres réels testée dans des conditions sévères, que la recharge n’est pas un casse-tête puisqu’elle peut se faire en concession et que le maillage de nos superchargeurs est déjà important. »

Audi reste donc fidèle au Mondial. Mais jusqu’à quand ? « A terme, la stratégie de la marque va consister plutôt à organiser des événements qui lui sont propres, confie le patron d’Audi France, avec de moins en moins de présence dans les salons, ou en tout cas une sélection plus restrictive. »