LES CHOIX DE LA MATINALE

Septembre s’achève et vous n’avez eu le temps de rien ? Pas de panique, « La Matinale » sélectionne pour vous les meilleurs replays. Ce week-end, ne manquez pas de (re)voir l’émouvant documentaire Histoires d’une nation, narré par Roschdy Zem. Vive la politique ! Le grand déménagement nous raconte comment, chaque mois, les parlementaires européens font la « transhumance » entre Bruxelles et Strasbourg, malles de documents comprises. Quant au documentaire Egypte. Les temples sauvés du Nil, il nous rappelle le déplacement « pharaonique » du temple d’Abou Simbel pour échapper à la construction du barrage d’Assouan.

France, terre d’immigration

Histoires d'une nation bande annonce
Durée : 00:43

Après le double traumatisme de la défaite face à l’Allemagne et de la Commune de Paris en 1871, les républicains forgent l’idée de la nation française : dans chaque village, dans chaque quartier, à l’école comme sous le drapeau, tout le monde doit se sentir français, y compris les enfants d’immigrés. En effet, en 1889, les républicains instituent le droit du sol : les enfants nés en France de parents étrangers ont le droit de réclamer la nationalité française à leur majorité. C’est parce que 1889 résume si bien le projet républicain, à la fois positiviste et productiviste, que Françoise Davisse et Carl Aderhold ont choisi cette année comme point de départ de leur Histoire d’une nation. Cette série documentaire raconte comment, au cours des cent cinquante dernières années, la République française a accueilli les étrangers à certains moments, leur a refusé l’entrée à d’autres, quand elle ne les a pas internés ou expulsés.

Au centre de ce récit chronologique narré par Roschdy Zem : l’expérience de l’assimilation, puis de l’intégration, par l’école et le travail, mais aussi la lutte pour l’égalité et les révoltes contre les discriminations. Ce documentaire se compose également de petits morceaux de mémoire familiale. La parole est donnée aux enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants d’immigrés, dont Michel Drucker, Jean et Youri Djorkaeff, José Garcia et Amel Bent. Photos de famille en main, ils racontent la misère et la gloire de ces pères venus d’Italie, de Pologne, de Russie, d’Arménie, du Maroc ou du Cambodge, pour épauler la France en guerre, mais aussi pour la reconstruire, en se chargeant des travaux pénibles et sales que les Français ne voulaient pas faire.  Antoine Flandrin

Histoires d’une nation, de Françoise Davisse et Carl Aderhold, réalisé par Yann Coquart (France, 2018, 4 × 55 min). Disponible sur france.tv jusqu’au 25 octobre.

Transhumance européenne

Des eurodéputés militent pour un siège unique basé à Bruxelles. / PRODUCTION

Chaque mois, entre Bruxelles et Strasbourg, c’est le même «  cirque itinérant [qui] exaspère nos concitoyens  », comme le dit ironiquement une députée européenne. Les 751 parlementaires quittent la Belgique pour s’installer quatre jours dans l’est de la France, afin de participer aux séances plénières. Cette session mensuelle entraîne un immense barnum entre les deux villes, au grand dam de certains élus. Alors, chaque mois, c’est la même routine : des employés acheminent par poids lourds des centaines de malles volumineuses contenant les documents des députés jusqu’en France. Et des dizaines de chauffeurs – au volant des voitures de fonction – sont aussi du voyage.

Cette transhumance administrative gêne certains parlementaires, qui dénoncent son coût exorbitant, estimé à 114 millions d’euros par an. Alors, dans l’hémicycle, une bataille fait rage entre les élus exigeant un seul siège basé à Bruxelles et ceux attachés à la ville alsacienne, qui incarne le rapprochement entre la France et l’Allemagne. Tourné sans commentaire, comme l’étaient jadis les films du magazine Strip-tease, Vive la politique ! Le grand déménagement montre, côté coulisse, ce grand va-et-vient entre les deux sièges européens. Frustré par sa durée (25 minutes), on aurait aimé être davantage immergé dans ce «  grand déménagement ». Mustapha Kessous

Vive la politique ! Le grand déménagement, d’Olivier Lamour (France 3, 2017, 25 min). Disponible sur france.tv jusqu’au 4 octobre.

Sauvetage pharaonique

Le temple d'Abou Simbel sauvé du Nil
Durée : 01:09

Depuis plus de trois mille ans, le grand temple d’Abou Simbel fait fièrement face aux eaux du Nil. Situé non loin de la frontière soudanaise, ce sanctuaire consacré à Ramsès II a bien failli disparaître à jamais. En effet, en 1954, le président Nasser avait décidé de lancer la construction d’un immense barrage près d’Assouan, afin de maîtriser les caprices du fleuve comme ses multiples crues. Ainsi, cet ouvrage vital pour le développement du pays devait permettre une parfaite irrigation des terres et une meilleure production électrique. Mais il nécessitait de sacrifier des vestiges antiques. Toute une partie d’une région d’Egypte, la Nubie, allait être inondée, et d’inestimables trésors datant de l’époque des pharaons se retrouveraient engloutis.

En 1960, la jeune Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) lança un appel à la communauté internationale pour sauver les temples de Nubie. Il fallait faire vite : les travaux du barrage avaient débuté et il ne restait que quelques années pour mettre en œuvre un plan de sauvegarde des temples. C’est ainsi que celui d’Abou Simbel a été démonté pierre par pierre puis remonté à l’identique plus en hauteur, à l’abri de la future montée des eaux. Ce documentaire explique, à travers des images d’archives, comment les plus beaux vestiges de la Nubie ont pu être préservés. M. Ks.

Egypte. Les temples sauvés du Nil, d’Olivier Lemaître (France, 2018, 90 min). Disponible sur mycanal.fr.