Un manifestant brandit une effigie de policier en soutien aux forces de l’ordre pendant une manifestation anti-indépendantiste, à Barcelone le 29 septembre. / PAU BARRENA / AFP

Plusieurs milliers de personnes manifestant pour ou contre l’indépendance de la Catalogne ont bloqué certains quartiers du centre de Barcelone samedi 29 septembre, à deux jours du premier anniversaire du référendum sur la sécession de cette région prospère.

Déclaré inconstitutionnel par Madrid, le référendum du 1er octobre 2017 se tint dans un contexte tendu. Le oui à l’indépendance l’a emporté, mais avec un taux de participation inférieur à 50 %. A l’issue du scrutin controversé et de la déclaration d’indépendance qui s’en ensuivit, la région a été mise sous tutelle par le pouvoir central.

Dans la nuit de vendredi à samedi, des groupes indépendantistes se sont rassemblés pour empêcher une manifestation de soutien à la police qui fut déployée en Catalogne lors de ce référendum.

Soutien à la police des anti-indépendantistes

Selon les autorités catalanes, près de mille personnes furent blessées l’an dernier lors d’opérations de police visant à empêcher l’ouverture des bureaux de vote dans la région pour le référendum.

Deux personnes ont été arrêtées samedi lors de heurts entre manifestants séparatistes et policiers. Des manifestants ont jeté de la peinture sur la police antiémeute déployée pour les maintenir à distance des manifestants partisans du maintien dans l’Espagne.

Pendant plusieurs heures, des groupes indépendantistes scandant « Ni oublier ni pardonner ! » ont affronté les pro-Madrid qui criaient « Longue vie à l’Espagne ! », avant de nouvelles manifestations prévues ce week-end pour marquer l’anniversaire du vote de l’année dernière.

Un indépendantiste candidat aux élections européennes

L’ancien vice-président indépendantiste catalan Oriol Junqueras, inculpé de « rébellion », a annoncé de sa cellule qu’il se présenterait aux élections européennes de 2019. « J’ai passé près de onze mois en prison et je continue d’être absolument fier de ce que notre peuple a fait ce jour-là », écrit dans un communiqué Oriol Junqueras, pour qui « faire un référendum n’est pas un crime ».

Poursuivi depuis novembre pour son rôle dans la proclamation d’indépendance du 27 octobre 2017, Oriol Junqueras est en détention provisoire au centre pénitentiaire de LLedoners, à Barcelone. Le chef d’accusation de rébellion est passible de vingt-cinq ans de prison en Espagne.

Bien qu’Oriol Junqueras ait été suspendu de ses fonctions de député régional comme tête de liste de la Gauche républicaine de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya, ERC), « il peut se présenter » aux prochaines élections européennes « tant qu’il n’y a pas une sentence qui le prive de son droit de vote et d’être élu », a expliqué Anton Losada, professeur de sciences politiques à l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Pour Oriol Junqueras, être candidat aux européennes en mai 2019 comme tête de liste de l’ERC est « le meilleur moyen de dénoncer le retard démocratique et la répression de l’Espagne » en « internationalisant la cause de la liberté en Catalogne ».