Le consulat américain de Bassora va fermer ses portes. « Compte tenu des menaces de plus en plus nombreuses et spécifiques et des incitations à attaquer notre personnel et nos installations en Irak, j’ai ordonné un déplacement temporaire de notre personnel diplomatique en Irak », a fait savoir le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un communiqué, vendredi 28 septembre.

Ces menaces émanent « du gouvernement iranien, de la Force Qods du corps des Gardiens de la révolution et de milices aidées, contrôlées et dirigées par le chef de la Force Qods, Ghassem Soleimani », ajoute M. Pompeo dans ce document diffusé alors que le secrétaire d’Etat américain participait à l’Assemblée générale de l’ONU à New York.

« Il y a eu des incidents répétés de tirs indirects contre des éléments de ces milices vers notre Consulat général à Bassora, notamment au cours des dernières 24 heures », précise le chef de la diplomatie américaine. « J’ai clairement fait savoir à l’Iran que les Etats-Unis répliqueraient promptement et de façon adéquate à toute attaque » contre des bâtiments américains, « qu’elle soit due à l’Iran directement ou à des intermédiaires ».

M. Pompeo a ordonné le « départ ordonné » de tout le personnel américain du consulat général de Bassora, a précisé la porte-parole du département d’Etat, Heather Nauert, précisant que les services consulaires seraient assurés par l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad. Parallèlement à la fermeture du consulat, le département d’Etat a publié un nouvel avis aux ressortissants américains voyageant en Irak, les prévenant que la capacité des autorités américaines à les secourir en cas d’urgence était « extrêmement limitée ».

Des tensions depuis l’élection de Donald Trump

La Maison Blanche avait déjà prévenu à la mi-septembre qu’elle tiendrait l’Iran pour responsable de toute action violente en Irak perpétrée par des milices qu’elle soutient et qui porterait atteinte à des individus ou des intérêts américains.

Depuis l’arrivé de Donald Trump au pouvoir début 2017, Téhéran est dans le collimateur de Washington qui l’accuse de chercher à déstabiliser le Moyen-Orient. Le président républicain a annoncé en mai le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire signé en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances.

Or le Parlement irakien a élu récemment à sa direction les candidats soutenus par le bloc proche de l’Iran, préfigurant la formation du prochain gouvernement par les anciens combattants anti-djihadistes proches de Téhéran et le populiste chiite Moqtada Sadr.