Frédéric Chatillon lors d’un meeting de Marine Le Pen, le 17 avril 2017. / ALAIN JOCARD / AFP

Deux proches de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon et Jean-François Jalkh, ont été renvoyés en correctionnelle dans l’enquête, ouverte en octobre 2016, sur le financement de plusieurs campagnes électorales du Front national (devenu depuis Rassemblement national, RN).

Les juges d’instruction ont ordonné le 14 septembre un procès pour escroqueries et tentatives d’escroqueries à l’encontre de l’association Jeanne, qui participe au financement du RN, et de son gérant de fait, Jean-François Jalkh, ainsi que pour abus de biens sociaux à l’encontre de Frédéric Chatillon, un ami de longue date de Mme Le Pen, selon l’avocat de ce dernier et une source proche du dossier.

Les magistrats financiers soupçonnent la société Riwal de Frédéric Chatillon, longtemps prestataire principal de la communication électorale frontiste, d’avoir accordé des avantages au FN via le microparti Jeanne lors des campagnes des municipales et des européennes de 2014 ainsi que pour les départementales de 2015, selon une source proche de l’enquête. Or les sociétés commerciales n’ont pas le droit de contribuer directement ou indirectement au financement des partis politiques.

Trois procédures judiciaires

Dans un premier volet similaire, baptisé « Jeanne 1 », portant sur les campagnes législatives de 2012, les juges ont déjà renvoyé en octobre 2016 Frédéric Chatillon et Jean-François Jalkh devant le tribunal correctionnel.

Le Rassemblement national et un autre de ses dirigeants, son trésorier Wallerand de Saint-Just, sont également poursuivis, mais la tenue de leur procès est retardée dans l’attente d’une décision de la Cour de cassation, saisie par le parti, qui conteste son renvoi.

Dans ce premier dossier, l’ex-FN est soupçonné d’avoir mis en place une escroquerie – via des kits de campagne surfacturés fournis par Riwal – au préjudice de l’Etat, qui rembourse les frais des candidats ayant remporté plus de 5 % des suffrages.

Dans le dossier « Jeanne 2 », la mise en cause de M. Chatillon « est assez réduite » par rapport au premier volet, s’est félicité son avocat. « On lui reproche un abus au préjudice de son entreprise Riwal car les prêts accordés étaient sans intérêt », a-t-il analysé.

Au total, trois procédures judiciaires ont été ouvertes sur les campagnes électorales de 2012 à 2015 de l’ex-Front national. La troisième enquête, portant sur le financement des régionales de 2015 et le rôle du prestataire du RN, Les Presses de France, qui a pris le relais de Riwal, a été ouverte en novembre 2016.