Le match Montpellier-Nîmes, dimanche 30 septembre, a dû être interrompu à deux reprises – pendant environ une demi-heure – en raison des débordements du camp montpelliérain. / PASCAL GUYOT / AFP

Deux mesures « à titre conservatoire », en attendant, peut-être, une sanction plus forte. Réunie en urgence, lundi 1er octobre, pour examiner les incidents survenus, la veille, au stade de la Mosson, à Montpellier, lors du derby contre Nîmes, la commission de discipline de la Ligue de football (LFP) a décidé, « au vu de la gravité des faits », de mettre le dossier en instruction. Elle a toutefois imposé au club de Montpellier de jouer, jusqu’à nouvel ordre, ses prochains matchs à domicile à huis clos partiel, « la tribune basse Etang de Thau et la tribune haute Petite Camargue » du stade devant être fermées.

Pour ce qui concerne les matchs à l’extérieur, le club ne pourra pas être accompagné par ses supporteurs en tribunes : il devra « fermer le parcage visiteur de (ses) supporters en déplacement », a décrété la commission. Seul un arrêté préfectoral peut priver les supporteurs de déplacement, mais l’instance disciplinaire de la Ligue a elle le pouvoir de les priver de tribunes à l’extérieur.

La rencontre Montpellier-Nîmes, dimanche (remporté 3-0 par l’hôte héraultais), qui avait été annoncé bouillante en raison des tensions latentes entre les plus ultras des supporteurs des deux clubs, respectivement ceux de la Butte Paillade et des Gladiators, a dû être interrompue à deux reprises – pendant environ une demi-heure – en raison des débordements du camp montpelliérain.

« C’était “folklo” en tribune, mais c’est le Sud »

« On va certainement prendre une grosse amende », avait lancé, après le match, le président du club montpelliérain, Laurent Nicollin, tout tentant de dédramatiser la situation : « Il y a eu un bon spectacle sur le terrain, c’était “folklo” en tribune, mais c’est le Sud. »

La première interruption est survenue en première période pendant sept minutes, quand un grillage a cédé sous le poids des supporteurs héraultais fêtant l’ouverture du score, à la 28e minute de jeu. Deux personnes ont été légèrement blessées, selon la préfecture.

Cet accident est survenu un an jour pour jour après que le grillage a cédé lors d’un Amiens-Lille, où vingt-neuf Lillois avaient été blessés au stade de la Licorne.

Un morceau de tissu met le feu aux poudres

La situation s’est tendue quand les Gladiators ont brandi dans leur parcage une tête de diable, et pas n’importe laquelle : ce morceau de tissu représente le logo du principal groupe d’ultras montpelliérains. Or, cette bâche, habituellement déployée à chaque match à domicile, élément constitutif de l’identité de ce groupe, avait été subtilisée en mai par des Nîmois.

Les Montpelliérains avaient prévenu que, si ces derniers exhibaient leur trophée au stade de la Mosson, ils viendraient le chercher. Quelques éléments du groupe Butte Paillade ont donc escaladé le grillage et pénétré sur la pelouse.

On était à dix minutes de la fin de la rencontre. Les CRS sont intervenus. Le président montpelliérain, Laurent Nicollin, également : il est allé parlementer pour ramener le calme. Le match a repris après une demi-heure d’interruption.

« Il n’y a jamais eu d’envahissement de terrain, aucun joueur n’a été en danger, les forces de sécurité du club les ont arrêtés », a argumenté Laurent Nicollin, pressentant qu’il lui faudrait rendre des comptes après ces débordements.