A Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie, des migrants en provenance du Niger sont reconduits à la frontière de leur pays dans des cars, en juillet 2018. / RYAD KRAMDI/AFP

La charge que représentent les réfugiés doit être répartie équitablement à travers le monde, a plaidé l’Algérie, lundi 1er octobre, devant le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), appelant à prendre en compte les « inquiétudes » des pays d’accueil.

Il faut « examiner la problématique du déplacement forcé en tenant compte des inquiétudes tout aussi réelles que légitimes exprimées par les pays d’accueil », a estimé à Genève le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, devant le Comité exécutif (l’instance décisionnaire) du HCR. Car « les réfugiés continuent d’être installés dans les pays en développement, souvent limitrophes », sans qu’il soit tenu « compte des réalités socio-économiques » de ces Etats, a-t-il souligné, selon un communiqué du ministère algérien des affaires étrangères.

M. Messahel a réclamé un « partage équitable et prévisible de la charge sur le plan mondial, tant en termes d’admission des réfugiés qu’en termes de protection ou encore de la mise en œuvre de solutions durables en leur faveur ».

Près de 40 000 Syriens

Il a également appelé l’ensemble des pays à agir, « individuellement et collectivement, sur les causes profondes des déplacements forcés », afin d’enrayer « la hausse constante du nombre de réfugiés à travers le monde ».

Mi-septembre, le haut-commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, avait souligné que 80 % à 90 % des quelque 68 millions de réfugiés et déplacés recensés dans le monde par le HCR se trouvaient « dans des pays pauvres ou disposant de peu de ressources ».

A Genève, l’Algérie, pays d’environ 40 millions d’habitants, a rappelé qu’elle accueillait sur son sol près de 40 000 réfugiés syriens, ainsi que des dizaines de milliers de réfugiés du Sahara occidental, installés pour certains depuis quarante ans dans le sud-ouest du pays.

Elle fait également face ces dernières années à un afflux de migrants subsahariens, dont les ONG estiment le nombre à quelque 100 000 sur son territoire. Alger, qui ne dispose pas de législation en matière d’asile, est critiqué par des ONG pour la façon dont ceux-ci sont traités.