Miguel Cardoso n’aura dirigé que huit matchs officiels sur le banc du FC Nantes. / SEBASTIEN SALOM GOMIS / AFP

Ses valises étaient sans doute déjà prêtes : l’entraîneur portugais Miguel Cardoso a, sans surprise, été remercié par le FC Nantes mardi 2 octobre, malgré le bon point pris sur la pelouse de l’Olympique lyonnais samedi (1-1). L’annonce officielle en a été faite par la direction du club, qui a, dans le même temps, l’arrivée du Franco-Bosnien Vahid Halilhodzic, 66 ans, qui fut, dans les années 1980, un buteur opportuniste dans les rangs des Canaris.

Ce dernier a signé un contrat de deux ans, a-t-on appris auprès de la direction du club.
Ancien entraîneur de Lille, du Paris SG, de Rennes, ex-sélectionneur de l’Algérie et du Japon, Vahid Halilhodzic est arrivé en début d’après-midi au centre sportif du club, où il devait diriger son premier entraînement. Il sera accompagné de Patrick Collot et Cyril Moine, qui est également préparateur physique, et de l’entraîneur des gardien Willy Grondin.

Successeur de Claudio Ranieri, Miguel Cardoso sera resté trois mois seulement à Nantes, dans un climat de défiance entretenu par son propre président, Waldemar Kita, qui l’avait recruté. L’équipe est 19e de Ligue 1 après cette huitième journée, avec une seule victoire.

Depuis une défaite à domicile contre Nice (1-2), Cardoso, 46 ans et professeur de sport avant de devenir entraîneur, savait son sort scellé. Il n’ignorait pas que Kita (propriétaire du Football club de Nantes depuis 2007) avait usé, consommé, remercié douze autres entraîneurs en onze ans avant lui.

Dans un tweet, Miguel Cardoso a remercié à la fois les joueurs, les supporteurs et la ville de Nantes.

Vendredi, il avait vécu une conférence de presse délicate, pressé de questions sur son avenir quand lui souhaitait parler uniquement du déplacement à Lyon. Il avait vainement tenté de convaincre que des confrères comme lui « dans la merde [sic] » avaient fini par redresser la barre. Il avait cité les cas de ses compatriotes portugais Leonardo Jardim à Monaco et Paulo Fonseca (dont il était l’adjoint) au Chakhtar Donestk, en Ukraine.

La dure réalité de la Ligue 1

« On va le faire ensemble », avait-il promis avant de brutalement prendre congé des journalistes après onze minutes d’un drôle d’exercice.

Avec Miguel Cardoso, le FCN devait renouer avec une certaine idée du football. Sans oser parler du « jeu à la nantaise » que les moins de 20 ans considèrent comme une légende urbaine, le technicien arrivé de Rio Ave promettait un jeu de possession, tourné vers l’attaque, loin du froid réalisme de son prédécesseur, l’Italien Claudio Ranieri, champion de la victoire 1-0 lors des six premiers mois la saison dernière.

Mais ses belles intentions se sont fracassées sur la dure réalité de la Ligue 1, du manque de talent de ses joueurs offensifs et de l’impatience chronique de son président, qui a tôt fait de lui reprocher ses choix.

Le ver était peut-être dans le fruit dès le départ. L’entrepreneur franco-polonais se serait laissé imposer le choix de Cardoso par les responsables de la formation et par son fils, Franck, directeur général du club.

Image ce capitaine de caserne

Ce dernier aurait d’ailleurs assez vite changé d’avis sur un technicien très (trop ?) analytique, passé par l’université portugaise comme José Mourinho, Carlos Queiroz ou Leonardo Jardim, et adepte de très longues séances vidéo peu au goût des joueurs nantais.

Kita père penchait déjà cet été pour Vahid Halilhodzic. Le Franco-Bosnien entretient cette image ce capitaine de caserne capable de renvoyer chez eux deux joueurs (les Rennais Diatta et Réveillère en 2003) pris en pleine partie de Playstation nocturne la vieille d’un match.

Kita-Halilhozdic ressemble à l’union du feu avec le feu, tant le propriétaire du FCN n’aime rien de plus que se mêler de recrutement, de tactique et suggérer quelques ajustements à ses nombreux entraîneurs. Combien de temps le volcanique Bosnien y résisterait-il ?