Suite à une réunion organisée avec les professionnels, mardi 2 octobre, le ministère de l’agriculture a publié un communiqué pour annoncer un renforcement des mesures de prévention contre la peste porcine.

Même si elle est sans danger pour l’homme, cette maladie est mortelle pour les cochons et les sangliers et aucun vaccin n’est aujourd’hui disponible pour la combattre. Suite à sa détection le 13 septembre en Belgique à une dizaine de kilomètres de la frontière française, le gouvernement a souhaité ajouter de nouvelles mesures pour éviter l’introduction de la maladie en France. Sachant que pour l’instant le pays est indemne.

Il a été décidé de suspendre toute activité forestière, en plus de la suspension de la chasse, dans une zone frontalière qui concerne 133 communes dans quatre départements (Ardennes, Meuse, Moselle et Meurthe-et-Moselle). La mise en place de dispositifs tentant d’empêcher le passage de la frontière par les sangliers belges est à l’étude.

Des clôtures électriques pour les élevages de porc

En outre, le ministère demande aux élevages de porcs situés dans cette zone de s’équiper de clôtures électriques et à tous les acteurs, transporteurs, chasseurs ou éleveurs d’être vigilants. Et tous les éleveurs porcins français sont incités à respecter les mesures de biosécurité (lavage des tenues, par exemple).

Jeudi 27 septembre, la FNSEA exhortait les pouvoirs publics à prendre des mesures plus strictes face « à l’avancée inquiétante de la maladie ». Un communiqué signé en accord avec la Fédération nationale des chasseurs et la Fédération nationale porcine. Un changement complet de ton pour le syndicat agricole qui, dans un premier temps, fustigeait les chasseurs source, selon lui, d’importation de sangliers d’Europe de l’Est, possibles vecteurs de contamination.

La peste porcine africaine a fait son apparition en Europe de l’Est en 2014. Les premiers foyers ont été découverts dans les pays Baltes et en Pologne. Puis d’autres ont été découverts en Hongrie et en Bulgarie. Le virus a également frappé violemment la Roumanie où près de 100 000 porcs auraient été abattus. Soit environ la moitié du cheptel.

Abattage préventif en Belgique

La pression est montée d’un cran, lorsque la peste, passant la frontière russe a atteint la Chine début août. Environ 40 000 porcs ont été abattus dans ce pays. L’inquiétude des éleveurs français s’est aggravée encore au moment où elle a touché la Belgique mi-septembre. Premier pays d’Europe occidentale concerné.

Le virus a été identifié sur une quinzaine de cadavres de sangliers dans le sud du pays. Aucun porc n’a été atteint pour l’instant. Mais une dizaine de pays, en particulier en Asie, ont décidé de suspendre l’importation de cochon belge. Le ministre de l’agriculture belge a alors décidé un abattage préventif de 4 000 porcs sains situés dans un périmètre jugé à risque. L’idée maintenant est de créer une barrière physique pour délimiter la zone.

Mardi 25 septembre, le commissaire européen à l’Agriculture Phil Hogan avait engagé les Etats membres de l’UE à prendre « plus au sérieux » cette épizootie et d’agir avec des mesures plus fermes.