Une embarcation vide après le sauvetage des migrants qu’elle transportait, dans le détroit de Gibraltar, le 8 septembre 2018. / MARCOS MORENO / AFP

Les corps de 11 migrants morts ont été repêchés après un naufrage au large du Maroc lundi, a-t-on appris auprès des autorités marocaines, mardi 2 octobre. Une ONG avait auparavant fait état d’« une tragédie » au bilan bien plus lourd.

Une embarcation transportant des migrants s’est retrouvée en « difficulté », lundi, au large de Nador, dans le nord-est du royaume, ont affirmé les autorités locales. Sans préciser les circonstances du drame, elles ont ajouté que « 32 Subsahariens [avaient] été sauvés, 11 corps […] repêchés. »

L’association d’aide aux migrants Caminando Fronteras avait auparavant évoqué sur les réseaux sociaux un bilan de 34 morts, qui n’a pas été confirmé de source marocaine. Une membre espagnole de cette ONG, installée au Maroc, Helena Maleno, avait écrit mardi matin sur Twitter : « Tragédie, 34 morts, dont un bébé, d’une embarcation de fortune avec 60 personnes à bord qui, avant-hier, sombrait face au Maroc. »

L’alerte donnée dès dimanche

Cette militante, qui assurait que les migrants avaient demandé de l’aide pendant « vingt-quatre heures », n’a pu être jointe par l’Agence France-Presse (AFP). Mais à Madrid, une porte-parole des gardes-côtes espagnols a confirmé à l’AFP que son service avait été alerté dès dimanche par l’ONG « de la présence d’une embarcation dans la zone de sauvetage marocaine ».

« Nous nous sommes mis en contact à plusieurs reprises avec les autorités marocaines, le MRCC [centre de coordination et de recherche maritime] de Rabat, nous leur avons offert notre collaboration pour la recherche de l’embarcation mais n’avons pas reçu de réponse », a assuré cette porte-parole. Elle n’a pu préciser de quelle façon ces contacts avaient été établis, ni confirmer le nombre de morts : « Le Maroc ne nous a pas informés directement. »

Le royaume nord-africain connaît un afflux de migrants et de réfugiés voulant gagner l’Europe. La plupart essaient d’atteindre les côtes de l’Espagne par la mer, d’autres optent pour la voie terrestre et tentent de franchir les clôtures entourant Ceuta et Melilla, deux enclaves espagnoles situées dans le nord du Maroc.

Depuis janvier, plus de 36 600 migrants sont arrivés en Espagne clandestinement par la voie maritime, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), soit plus de trois fois plus qu’en 2017 sur la même période. Toujours d’après l’OIM, au moins 363 migrants sont morts en 2018 en tentant de gagner le pays par la mer.

Selon ses chiffres officiels, le Maroc a stoppé 54 000 tentatives de passage vers l’Union européenne et démantelé « 74 réseaux criminels de traite d’êtres humains » depuis le début de l’année 2018.