Quels députés se sont montrés les plus influents sur les questions de logement depuis leur élection en juin 2017, et notamment au cours des quatre-vingt-dix heures de débats du projet de loi évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN), entre le 30 mai et le 12 juin ? C’est la question originale à laquelle répond l’agence de communication Rumeur publique, secondée par la société Data Observer qui a analysé toutes les interventions, soit 200 millions de mots ou expressions, mesuré les temps de parole, comptabilisé les amendements finalement adoptés et leur répercussion dans les médias et les réseaux sociaux (Twitter et Facebook). Son palmarès est divulgué mercredi 3 octobre, jour du vote sur le texte final de la loi ELAN à l’Assemblée, avant confirmation par le Sénat.

François Pupponi, député (PS) du Val-d’Oise, est largement en tête de ce « Top 50 », avec 354 citations dans la presse écrite, et à l’origine de 225 amendements intégrés dans le texte final. Ce familier de l’Assemblée, au verbe haut, ancien maire de Sarcelles, ex-président de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, auteur d’un rapport sur les aides personnalisées au logement et d’un ouvrage sur les banlieues, donc expert du secteur, ne se laisse pas facilement couper le micro lorsqu’il a quelque chose à dire.

Derrière lui, Richard Lioger, député (LRM) de la Moselle, atteint aisément la deuxième place en tant que corapporteur de la loi, participant donc à chaque débat. Une belle performance pour un primo-député mais aussi ancien conseiller municipal (PS) à Metz, notamment chargé de l’urbanisme, durant une bonne dizaine d’années.

Sa collègue (LRM) Christelle Dubos, corapporteuse du texte sur des aspects plutôt grand public comme la copropriété ou la location, a beau être à l’origine de 185 amendements, elle n’arrive, privée de l’impact médiatique des autres, qu’à la quatorzième place. Mme Dubos pâtit peut-être de son relatif noviciat sur ces sujets ardus.

Expérience professionnelle

Sylvia Pinel, députée du Tarn-et-Garonne, vient assez justement, en tant qu’ancienne ministre du logement durant le quinquennat de François Hollande, en troisième place. Les douze amendements qu’elle a fait adopter lui ont tout de même valu 429 citations dans la presse et une activité fournie sur Twitter, où elle compte près de 26 000 abonnés. La procédure législative « à temps programmé » adoptée pour ces débats, qui limite le temps de parole des députés en proportion du poids de leur groupe, la pénalisait pourtant comme non inscrite.

Un autre élu d’opposition, Stéphane Peu, député (PCF) de Seine-Saint-Denis, se hisse à la quatrième place. Son expérience d’élu, de président d’un grand organisme HLM, Plaine Commune Habitat, et son expérience du logement social et de la lutte contre l’habitat indigne, ont porté 82 amendements jusqu’à leur adoption, avec une reprise presse fournie de 333 citations. François Jolivet, primo-député (LRM) d’Indre, a pu faire valoir son expérience professionnelle au sein d’un bailleur social filiale de la SNCF et est classé cinquième.

« Les élus d’Ile-de-France, qui représentent plus de 30 % de ce classement alors qu’ils ne comptent que pour 17 % de l’ensemble des députés, sont particulièrement actifs, commente Marie Meyruey, consultante chez Rumeur publique. Nous notons aussi la forte influence des membres de la commission des finances qui trustent 40 % des places. »