L’hélicoptère utilisé lors de l’évasion de Redoine Faïd, le 1er juillet, est retrouvé le même jour à Gonesse, dans l’Oise. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Des policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) ont mené, tôt dans la matinée de mercredi 3 octobre, une opération dans le quartier du Moulin à Creil (Oise). Quatre personnes y ont été interpellées, dont le braqueur Redoine Faïd, présent dans l’appartement de son frère Rachid.

En cavale depuis son évasion de la prison de Réau (Seine-et-Marne), le 1er juillet, l’homme, condamné à vingt-cinq ans de prison pour un braquage raté, est réapparu à plusieurs reprises cet été dans le département de l’Oise, où il a grandi.

Le 1er juillet, Redoine Faïd s’évade de la prison de Réau

Le 1er juillet au matin, un hélicoptère avec à son bord un commando se pose dans la cour d’honneur du centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), alors que Redoine Faïd, 46 ans, est au parloir avec son frère Brahim, 58 ans.

Habillés en noir, cagoulés, deux hommes armés de fusils d’assaut de type Kalachnikov en surgissent et récupèrent le braqueur, qui purge une peine de vingt-cinq ans de prison après sa condamnation en avril en appel pour un braquage raté dans le Val-de-Marne en 2010, qui coûta la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet.

L’opération spectaculaire ne dure que quelques minutes. L’hélicoptère est retrouvé à Gonesse (Val-d’Oise). Molesté par les malfaiteurs, le pilote de l’appareil, pris en otage, est découvert en état de choc.

Le même jour, la police retrouve une Renault Megane noire incendiée sur le parking du centre commercial O’Parinor, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à bord de laquelle Faïd et ses complices avaient pris la fuite.

Des caméras de vidéosurveillance montrent ensuite le fugitif quittant le parking à bord d’un véhicule utilitaire Kangoo. Le lendemain, la voiture est retrouvée carbonisée au Fay-Saint-Quentin, dans l’Oise, département où a grandi Redoine Faïd, originaire de Creil.

Placé en garde à vue le jour de l’évasion dans les locaux de la police judiciaire de Versailles, son frère Brahim est remis en liberté dans la soirée du 2 juillet.

Selon un haut responsable de la police judiciaire, une centaine de policiers spécialisés sont désormais aux trousses de Redoine Faïd, surnommé « le roi de l’évasion », et qui est présenté comme « un individu dangereux ».

Le 8 juillet, dans une forêt de Verneuil-en-Halatte (Oise), est découvert un sac appartenant au commando et contenant notamment des armes longues, des cagoules et une disqueuse.

Le 24 juillet, Redoine Faïd refait surface

Pour le haut responsable, le fugitif n’a pas quitté le territoire national. La suite de l’enquête cet été lui donne raison : le 24 juillet dans l’après-midi, Redoine Faïd échappe de peu aux forces de l’ordre dans le Val-d’Oise.

Une course-poursuite avec des gendarmes se termine dans le parking d’un centre commercial de Sarcelles, où le braqueur et un complice, qui sera identifié comme l’un de ses frères, Rachid Faïd, abandonnent leur voiture et réussissent à s’enfuir.

De fausses plaques d’immatriculation et des explosifs factices sont découverts dans le véhicule. « Ça s’est joué à quelques secondes », confie une source policière.

Faïd envisageait-il rapidement un braquage ? C’est plus que probable, estiment des sources qui spéculent sur la situation financière d’un malfaiteur confronté à une cavale de longue durée et forcément coûteuse.

Le 30 juillet, Nicole Belloubet constate des « failles de sécurité » à Réau

Rendu public le 30 juillet, un rapport de l’inspection générale de la justice sur l’évasion spectaculaire de Redoine Faïd met en lumière une « conjonction de failles de sécurité », selon la garde des sceaux, Nicole Belloubet.

Dans la ligne de mire, l’absence de filets antihélicoptère dans la cour d’honneur de la prison de Réau et un « problème » dans le dispositif d’appel d’urgence des forces de l’ordre. Jugée « insuffisamment réactive », l’administration centrale pénitentiaire va également être réorganisée.

Le 5 septembre, perquisitions dans l’entourage du fugitif

Le 5 septembre, à l’aube, une cinquantaine de policiers de la PJ de Versailles et de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) débarquent chez des proches de Redoine Faïd, principalement dans l’Oise mais aussi à Paris. Six lieux sont perquisitionnés.

Plus de deux mois après l’évasion de l’homme le plus recherché de France, la police cherche de nouveaux indices.

Le 3 octobre, quatre personnes interpellées, dont Redoine Faïd

Des policiers de la brigade de recherche et d’intervention donnent l’assaut vers 4 heures mercredi. Le braqueur est arrêté sans incident avec deux hommes, dont son frère Rachid Faïd, et une femme, dans un appartement du quartier du Moulin à Creil, où des armes sont trouvées.

Redoine Faïd : quand le braqueur promettait de se ranger
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