Cristiano Ronaldo lors de la Coupe du monde en Russie, le 30 juin. / ODD ANDERSEN / AFP

Cristiano Ronaldo a prolongé son absence de l’équipe du Portugal, a annoncé jeudi 4 octobre son sélectionneur, en refusant d’expliquer les motifs de l’absence de son joueur vedette, récemment visé par une accusation de viol, qu’il rejette catégoriquement.

Après avoir raté deux matchs au début de septembre, absence qui s’annonçait temporaire car elle devait faciliter sa mise en jambes avec la Juventus Turin, le quintuple Ballon d’or manquera aussi les quatre prochaines rencontres de la Seleçao, en octobre et en novembre.

« Nous sommes convenus que le joueur n’était pas disponible pour cette convocation et pour la prochaine », a fait savoir jeudi le sélectionneur Fernando Santos, en précisant que la décision avait été prise à trois, à l’issue d’une discussion entre lui, Cristiano Ronaldo et le président de la Fédération portugaise, Fernando Gomes. Appelé en conférence de presse à exposer les raisons de l’absence de son attaquant vedette, le coach de 63 ans a refusé de « dévoiler les détails » de cette conversation.

Lors de la précédente convocation, Fernando Santos avait dit qu’il avait accepté de ménager Ronaldo pour faciliter son « processus d’adaptation » à son nouveau club, la Juventus Turin, qu’il venait de rejoindre en provenance du Real Madrid. « Ce n’est pas ce que je dis maintenant », a-t-il déclaré jeudi, refusant toutefois d’établir un lien entre l’absence du capitaine portugais et l’accusation de viol récemment proférée à son encontre par une Américaine de 34 ans.

Soirée au Palms Hotel de Las Vegas

Cette femme affirme que le footballeur portugais l’a violée dans un hôtel de Las Vegas en juin 2009, puis lui a fait signer sous pression un accord financier la contraignant au silence, des faits qu’il a catégoriquement démentis. « Le viol est un crime abominable qui va à l’encontre de tout ce que je suis et de ce que je crois », a écrit mercredi l’ancien Madrilène sur son compte Twitter.

Selon la plainte déposée le 27 septembre dans l’Etat du Nevada, le quintuple Ballon d’or a rencontré Kathryn Mayorga le 13 juin 2009 au Palms Hotel de Las Vegas. Le footballeur l’aurait invitée dans sa suite pour faire la fête, avec d’autres personnes. Là, il aurait demandé à la jeune femme, 24 ans à l’époque, de se joindre au groupe dans un jacuzzi. Celle-ci n’ayant pas de maillot de bain, il lui aurait prêté un short de sport et un tee-shirt.

La plaignante assure que c’est pendant qu’elle se déshabillait dans la salle de bain que le footballeur a fait irruption, sexe apparent, pour lui demander une fellation. Mme Mayorga dit avoir refusé et demandé à quitter les lieux. Mais Ronaldo l’aurait ensuite poussée sur un lit pour tenter d’avoir une relation sexuelle avec elle. Et c’est parce qu’elle se protégeait le sexe de ses mains qu’il l’aurait sodomisée de force. « Lorsque Cristiano Ronaldo a eu terminé d’agresser sexuellement la plaignante, il l’a autorisée à quitter la chambre et lui a dit qu’il était désolé et qu’il avait l’habitude de se comporter en gentleman », peut-on lire dans la plainte.

Soutien du sélectionneur et du président de la fédération

« Je connais très bien Cristiano Ronaldo et je crois entièrement en sa parole. Il ne commettrait jamais un crime de ce genre », a dit jeudi Fernando Santos, qui a entraîné le joueur au Sporting alors qu’il était âgé de 18 ans. Le président de la fédération a lui aussi tenu à exprimer sa « totale solidarité avec Cristiano Ronaldo au moment où sa réputation est mise en cause ». « Je crois en sa parole (...) et je peux témoigner de sa droiture », a déclaré Fernando Gomes.

Au plan sportif, l’attaquant vedette de la Seleçao fera donc l’impasse sur les déplacements en Pologne, le 11 octobre, en Ligue des nations, et en Ecosse, le 14, en match amical. Ses partenaires s’en étaient bien sortis sans lui en septembre, en obtenant un nul contre la Croatie, vice-championne du monde en amical (1-1) et une victoire importante contre une Italie en reconstruction en Ligue des nations (1-0).

En novembre, les Lusitaniens disputeront les matchs retour contre l’Italie à Milan, et contre la Pologne à domicile. Interrogé sur un éventuel retour de Cristiano Ronaldo l’année prochaine, Fernando Santos a répondu du bout des lèvres que « rien ne laissait prévoir le contraire ».