L’ancien président Lee Myung-bak, en septembre 2012, dans une base militaire de Gyeryong. / JUNG YEON-JE / AFP

L’ancien président sud-coréen Lee Myung-bak a été condamné, vendredi 5 octobre, à quinze ans de prison pour corruption, devenant ainsi le deuxième ex-chef de l’Etat de son pays condamné cette année pour des faits similaires.

Au pouvoir de 2008 à 2013, M. Lee, 76 ans, a été reconnu coupable, notamment, de corruption et de détournement de fonds par le tribunal du district central de Séoul qui lui a infligé une amende de treize milliards de wons (dix millions d’euros). « En prenant tout en compte, une lourde punition est inévitable pour l’accusé », a déclaré le juge lors d’une audience télévisée.

L’ex-président, qui était arrivé en politique après une longue carrière chez Hyundai, n’était pas présent à la lecture du verdict. Il avait invoqué des raisons de santé pour ne pas assister à l’audience. M. Lee avait été inculpé en avril de seize chefs d’accusation.

Pots-de-vin du groupe Samsung

Le tribunal l’a notamment reconnu coupable d’avoir touché des pots-de-vin du groupe Samsung pour accorder sa grâce présidentielle en faveur du président du géant sud-coréen Lee Kun-hee, qui avait été condamné pour évasion fiscale. Il s’était dit « atterré » par ces accusations, en affirmant qu’il avait accordé sa grâce au patron de Samsung, alors membre du Comité international olympique (CIO), afin qu’il puisse mener la bataille pour l’obtention des Jeux olympiques d’hiver de 2018, qui ont eu lieu en février à Pyeongchang. Samsung avait également nié ces accusations.

L’ex-président a également été reconnu comme le véritable propriétaire de DAS, une société de pièces automobiles détachées qui appartenait, selon lui, à son frère, par laquelle il aurait détourné 24 milliards de wons (18 millions d’euros).

En Corée du Sud, les chefs de l’Etat se retrouvent souvent en prison, une fois partis du pouvoir, bien souvent à la suite d’une alternance politique. Les quatre ex-présidents encore en vie ont ainsi tous été condamnés.

Dernière en date : l’ancienne présidente Park Geun-hye, condamnée en août pour corruption et abus de pouvoir à 25 ans de réclusion. Avant elle, deux autres présidents, Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo, avaient été reconnus coupables de trahison et de corruption dans les années 1990. Quant au prédécesseur de M. Lee, Roh Moo-hyun s’est suicidé, alors qu’il était éclaboussé par une affaire de corruption.